"Il faut vraiment nous prendre pour des débiles mentaux pour penser qu'un politique a passé cette consigne !", s'énerve Jean-Louis Missika, co-directeur de campagne d'Anne Hidalgo, quand le Lab lui demande si le retrait d'affiches hostiles à la candidate PS par les services communaux était une consigne de son camp. Non, non, et non, promis: ni l'équipe d'Anne Hidalgo, ni le cabinet du maire de Paris Bertrand Delanoë, n'ont ordonné le nettoyage des rues de ces affiches.
Une déclaration qui intervient après la révélation par le Lab , puis par le Canard Enchaîné, de mails échangés au sein des services de propreté de la ville de Paris, enjoignant les agents communaux à débarrasser les rues de Paris de ces affiches "mettant en cause Anne Hidalgo". Voilà ce qu'affirme le directeur de campagne d'Anne Hidalgo au Lab ce 26 février :
"Aucune consigne n'a été donnée par aucun politique à la direction de la propreté. Ce mail a été rédigé par un administratif. Par un responsable administratif qui n'a eu aucune consigne.
Aucun politique, à commencer par madame Hidalgo, n'a donné la moindre instruction.
"
Jean-Louis Missika n'exclut pas totalement qu'il y ait, dans la rédaction de ce mail, "une volonté de nuire", mais tient à n'accuser personne. Il affirme n'avoir pas peur du tout des menaces de l'UMP-Paris , qui a annoncé son intention de saisir la commission des comptes de campagne, voyant là une "utilisation à des fins partisanes des moyens de la ville de Paris" :
"Il y a zéro risque. Il s'agit d'un affichage interdit. La mairie de Paris a la responsabilité de nettoyer les affiches lorsque l'affichage est interdit.
"
Jean-Louis Missika n'exclut pas non plus de saisir à son tour cette même commission. Car dans le même communiqué de presse, le directeur de campagne d'Anne Hidalgo avait attaqué les affiches anti-Hidalgo signées Nicolas Miguet, un soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet. Selon lui, "à partir du moment où Madame Kosciusko-Morizet a donné son accord même tacite et s'affiche" aux côtés de Nicolas Miguet, elle doit inscrire cette "campagne d'affichage agressive" à ses comptes de campagne. Auprès du Lab, Jean-Louis Missika se fait, à son tour, menaçant :
"Si la commission des comptes de campagne ne se saisit pas elle-même, nous la saisirons.
"
Jean-Louis Missika reconnaît par ailleurs la présence d'affiches officielles d'Anne Hidalgo à des endroits plus ou moins autorisés, mais se fait fataliste: "Vous ne pouvez pas empêcher les militants de coller des affiches."