Avec François Hollande, "on a la trahison et l'échec", selon Eva Joly

Publié à 08h56, le 25 août 2014 , Modifié à 19h46, le 17 octobre 2014

Avec François Hollande, "on a la trahison et l'échec", selon Eva Joly
Eva Joly, le 6 juin 2011 © Reuters / Jean-Philippe Arles

Eva Joly n'y va pas de main morte. Invitée de RTL lundi 25 août, au lendemain de la charge des ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon contre la politique économique de François Hollande, l'ancienne candidate EELV à l'élection présidentielle résume la première partie de quinquennat de ce dernier par une formule lapidaire :

On a l’habitude de dire que lorsque la gauche est au pouvoir, c’est la trahison ou l’échec. Là, on a la trahison et l’échec. Les deux.

Le constat est sévère, admet celle qui avait appelé à voter Hollande au second tour. Mais "il y a une trahison à la base", poursuit-elle, évoquant "le pacte" sur lequel François Hollande a été élu et qui serait donc "trahi" : le discours du Bourget et la désignation de la finance comme l'ennemi du futur président. "C’est la ligne politique de Hollande et Valls qui est erronée, elle est erronée depuis le début. Ils gouvernent contre leur majorité et contre les raisons pour lesquelles ils ont été élus."

Et Eva Joly d'en rajouter une couche :

Il y a une succession de trahisons et aujourd’hui il est devant un abîme.

Un ministre de l'Économie qui critique aussi ouvertement la politique du gouvernement qu'Arnaud Montebourg doit-il démissionner ou être remercié ? Le principal intéressé assure sur Europe 1 ne pas être "dans cette hypothèse", même s'il "ignore" s'il sera encore ministre après l'entretien qu'il doit avoir avec le Premier ministre dans la journée, selon RTL.

Et pour Eva Joly, il doit rester au gouvernement. "Si [François Hollande] se coupe de Montebourg, cela ne règle pas le problème de la ligne politique qui ne règle aucun problème. Les déficits se creusent, il n'y a aucune recette fiscale, l'économie se contracte, on ne créé pas d’emploi. Et ce n’est pas une surprise. [...] Moi, j’appelle à ce changement de cap depuis 18 mois et je suis contente de voir que Montebourg y vient. [...] Montebourg est important dans ce gouvernement par sa vision économique, entre autres", estime-t-elle. Elle "pense" donc que s'en séparer serait une erreur de la part de l'exécutif. 

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