Benoît Hamon revendique de n'avoir pas non plus chanté la Marseillaise, et reprend l’argumentaire de Christiane Taubira

Publié à 09h13, le 12 mai 2014 , Modifié à 09h33, le 12 mai 2014

Benoît Hamon revendique de n'avoir pas non plus chanté la Marseillaise, et reprend l’argumentaire de Christiane Taubira

Christiane Taubira n’a pas chanté la Marseillaise, le 10 mai, lors des commémorations de l’abolition de l’esclavage. En réaction, certains à l’UMP et au FN ont crié au scandale et demandé la démission de la ministre de la Justice , qui s’est justifiée, expliquant préféré "le recueillement au karaoké d’estrade".

"Je ne la chante pas non plus. Comme la plupart des autres ministres", a renchéri Benoît Hamon ce lundi 12 mai sur BFMTV, reprenant l’argumentaire de Christiane Taubira pour la défendre. A savoir :

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Pourquoi ? Parce qu’elle est chantée par une soliste. Quand la Marseillaise est chantée par une cantatrice, comme quand elle l’était le 8 mai par les chœurs de la garde républicaine, dans ces moments-là, la Marseillaise inspire le recueillement.

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Et le ministre de l’Education nationale d’insister :

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On ne la chante pas, on ne rajoute pas sa voix à celle d’une cantatrice ou d’un chœur. Moi je la chante dans les stades la Marseillaise. Sans problème. Mais quand il y a une commémoration, une belle voix qui chante la marseillaise, ça inspire le silence, le recueillement.

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"Je ne comprends pas qu’on lui fasse à elle ce procès-là et pas à moi", ajoute encore l’ancien porte-parole du PS qui poursuit. "Pourquoi on ne la fait pas à moi cette demande ?" s’interroge-t-il faussement naïf avant de livrer sa réponse, affirmant que celle qui a porté le mariage pour tous était devenue "l'objet de toutes les polémiques injustes" :

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Je suis ministre de l’Education nationale, je ne la chante pas le 8 mai, je ne la chante pas le 10 mai aux cotés de Christiane Taubira. On lui fait le procès à elle parce qu’elle est devenue le symbole de conquêtes, d’une forme de démocratie vivante, qui assume la diversité de la société française là ou d’autres partis rejettent cette République-là, ces règles, cette diversité.

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Dans un long billet publié sur sa page Facebook pour éteindre la polémique, Christiane Taubira s’était expliquée, assurant ne pas avoir souhaité chanter l'hymne national, samedi 10 mai, à l'occasion de deux cérémonies de commémoration de l'abolition de l'esclavage tenues respectivement en présence du président de la République, François Hollande, et du Premier ministre, Manuel Valls. Une explication justifiée ainsi :

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Lorsque, en fin de réunion publique, emportés par une ferveur désordonnée, nous entamons la Marseillaise, chacun y va de son lot de dissonances et le chant le plus maltraité de France retentit, revigoré par ces centaines, ces milliers de voix (...) j’y vais alors gaillardement de ma part de fausses notes.
Sinon, j’écoute. Le timbre, la tonalité, la première note et là où elle mènera le chant.

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