INFO LAB - Leur déplacement en Syrie pouvait difficilement rester secret. Le 25 février, quatre parlementaires français, dont Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d'amitié France-Syrie à l'Assemblée, se sont rendus à titre "personnel" à Damas. Certains ont rencontré Bachar-El-Assad, le dictateur syrien, malgré les recommandations inverses de l'exécutif. Dès le 26 février, les réactions politiques ont afflué sur le sujet, comme celle de Manuel Valls qualifiant cette rencontre de "faute morale".
Même si Gérard Bapt n'a pas rencontré le dictateur syrien, il pourrait être sanctionné, comme le souhaite Jean-Christophe Cambadélis. Le Lab s'est procuré une lettre de Bruno Le Roux, datée du 26 février et adressée à Gérard Bapt, où le président du groupe socialiste à l'Assemblée demande au député de Haute-Garonne de démissionner de son poste de président du groupe d'amitié France-Syrie. Dans ce courrier, Bruno Le Roux affirme que ce voyage est une "initiative malvenue" et qu'elle "fragilise notre diplomatie" avant de réclamer la démission de son collègue. Voici ce qu'il écrit :
Votre position de président de groupe d'amitié France-Syrie crée une confusion dans ce contexte. Cette responsabilité éminente que je vous avais confiée au nom du groupe SRC au mois de septembre 2012 ne peut être associée à l'initiative prise à titre personnel (ainsi que vous la décrivez) par la délégation de parlementaires partis en Syrie.
Dès lors, je pense nécessaire que vous remettiez à la disposition du groupe SRC la présidence du groupe d'amitié France-Syrie.
Une lettre à retrouver ci-dessous :
Une lettre à laquelle Gérard Bapt n'a pas encore répondu publiquement. Mais, s'il fait partie des "quatre gugusses" décrits par Nicolas Sarkozy, le député PS pourrait être le seul à payer les pots cassés de ce voyage puisque l'UDI et L'UMP ont déjà annoncé ne pas vouloir sanctionner les parlementaires ayant participé à ce déplacement.
Contacté par le Lab, Gérard Bapt n'a pas voulu commenter la lettre de Bruno Le Roux mais confirme qu'il rencontrera Bruno le Roux lundi 2 mars. Voici ce qu'il déclare :
Oui, cette lettre existe. Je compte rencontrer Bruno Le Roux lundi après-midi pour évoquer le sujet. Je ne peux pas vous répondre sur une éventuelle démission. Mais vous savez, ce groupe d'amitié n'est pas une fonction exécutive. C'est une fonction un peu fictive. Ce n'est pas une structure ou une association, c'est simplement un groupe qui participe à entretenir la relation avec un groupe parlementaire d'un autre pays.
[EDIT 14h45] Ajout des déclarations de Gérard Bapt au Lab