Ce candidat UMP aux départementales en Haute-Provence soutenu par le FN sans l'avoir vraiment voulu

Publié à 16h32, le 18 février 2015 , Modifié à 14h58, le 19 février 2015

Ce candidat UMP aux départementales en Haute-Provence soutenu par le FN sans l'avoir vraiment voulu
Jean-Claude Castel (à gauche) © Capture d'écran Le Lab

Aux élections départementales des 22 et 29 mars prochain, le FN devrait être présent dans presque tous les cantons. Cité par Publicsenat.fr, lundi 16 février, le vice-président du parti, Louis Aliot, a déclaré qu"'au delà de 95% des cantons avaient été pourvus". Mais parmi les 5% restants, il y a des cas particuliers comme le canton de Manosque-3 dans le département des Alpes-Hautes-Provence. Là bas, le FN s'est tout simplement retiré de la course aux cantonales et a appelé à voter pour le candidat UMP, le maire de Corbières Jean-Claude Castel.

 

Dans un communiqué, la section du FN Alpes Haute-Provence justifie sa décision:

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S’il y a bien un canton où le Front National avait le potentiel de faire un beau score c’est bien celui de Manosque 3. [...] C’est pourtant un autre choix que nous avons fait. En choisissant de ne pas présenter de candidat sur ce canton, nous faisons le pari de l’intelligence. [...]  Il y a pas mal de points qui nous opposent à Jean-Claude Castel mais il y en a encore plus qui nous rapprochent de lui.

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Parmi ces points, il y a d'abord le parrainage accordé par le maire UMP à Marine Le Pen pour l'élection présidentielle de 2012 contre l'avis de sa section départementale, suscitant alors -selon le FN 04- "l'ire des stratèges de l'UMP locale", toujours selon le communiqué.

Ce coup d'éclat mis à part, c'est surtout la personnalité du maire de Corbières qui séduit le FN local, tour à tour dans le communiqué de la section frontiste, cet "OVNI au sein des instances de l'UMP où le règne des clones Sarkozy/Kosciusko-Morizet triomphe", reflet d'"un électorat attaché à certaines valeurs" et ce candidat qui "lorsque l’ensemble de ses camarades de l’UMP intriguent en promenant leurs cravates dans les différentes assemblés, singeant les pratiques parisiennes de leurs ainés, travaille la terre tôt le matin jusqu’à tard le soir". Une liste qui permet au FN de conclure que:

 

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Si nous n'accordons pas ici de blanc-seing à M. Castel. [...] Nous savons qu'il n'est pas, aujourd'hui, un adversaire.

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Une déclaration de soutien que le candidat en question a découvert... par la presse. Joint par le Lab mercredi 18 février, Jean-Claude Castel assure n'avoir été mis au courant des intentions frontistes que mardi, lorsqu'un journaliste l'a appelé pour connaître sa réaction. "J'étais simplement au courant que le FN ne présentait pas de liste depuis la clôture des inscriptions, lundi soir. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils me soutiennent", affirme-t-il. Et de se sentir nullement engagé par cet appui. Il explique:

 

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Pour qu'il y ait alliance, il faut qu'il y ait échange. Là, il n'y a rien. C'est une décision unilatérale qui ne nous engage en aucune façon.

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Pour l'élu, il y aurait de toute façon une raison très simple à ce soutien du FN - et bien plus évidente que toutes celle avancées par le Parti Frontiste -, "c'est que le candidat FN avait zéro chance de gagner face à moi".

Du rab sur le Lab

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