Contrairement à Laurent Wauquiez, Michel Barnier, n'est pas du genre à "courir après le FN"

Publié à 12h37, le 16 janvier 2015 , Modifié à 22h52, le 29 janvier 2015

Contrairement à Laurent Wauquiez, Michel Barnier, n'est pas du genre à "courir après le FN"
Michel Barnier et Laurent Wauquiez, le 6 mai 2009, tous deux ministres du gouvernement Fillon © ERIC FEFERBERG / AFP

À méga-région, méga-bras-de-fer ? Entre Laurent Wauquiez et Michel Barnier, la campagne est rentrée d'emblée dans le dur pour le scrutin de fin 2015 en Rhône-Alpes-Auvergne. Le premier, secrétaire général de l'UMP, a officialisé sa candidature à la présidence de la nouvelle grande région dans un entretien à la presse jeudi 15 janvier. Coupant l'herbe sous le pied du second, ex-Commissaire européen, pourtant postulant déclaré depuis octobre 2014.

Mais Michel Barnier n'a manifestement pas l'intention de s'effacer devant son concurrent, qui se paye le luxe de lui tendre la main "pour qu'il vienne (le) rejoindre". Face à un Laurent Wauquiez qui joue l'enracinement provincial contre Paris, les militants de terrain contre les hautes instances (dont il fait partie), l'ancien patron de la Savoie brandit le soutien de l'UDI à sa candidature.

Dans un entretien au JDD.fr publié jeudi, Barnier concentre son offensive sur le positionnement droitier de Wauquiez, véritable épouvantail à centristes. Et soigne son profil de gaulliste social pondéré :

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Nos lignes politiques ne sont pas les mêmes : je défends davantage une ligne européenne et moins droitière. Nos méthodes diffèrent également. Je défendrais toujours l'idée d'une union la plus large possible.

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Et d'insister, pour être sûr que les choses soient bien claires :

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J'ai toujours estimé qu'il était vain de courir après le FN.

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Faut-il organiser une primaire pour les départager (alors que l'UMP semble d'ailleurs s'orienter vers des solutions sondagières) ? Réponse prudente de l'ex-ministre de l'Agriculture de François Fillon, qui sait bien qu'une consultation limitée aux seuls militants, souvent moins modérés que leurs dirigeants, ne lui serait pas forcément favorable :

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S'il y en a une, il faut qu'elle soit la plus ouverte possible. Les électeurs qui ne sont pas membres de l'UMP mais qui pourraient être amenés à voter pour nous doivent accéder au vote.

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Michel Barnier opterait plutôt pour un arbitrage de Nicolas Sarkozy. Et de mettre le patron de l'UMP, qui avais promis de réunir la droite et le centre lors de la compétition interne pour la présidence du parti, face à ses responsabilités :

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En décembre prochain, au moment des régionales, on sera à 16 mois de la campagne présidentielle. À lui donc de démontrer sa volonté de créer les conditions d'un rassemblement au-delà de l'UMP.

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Un argument de poids vis-à-vis de celui qui se positionne déjà pour 2017.

Du rab sur le Lab

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