Dans les premières années de sa vie, avant de choisir la nationalité allemande, il était apatride. Aujourd’hui presque septuagénaire, Daniel Cohn-Bendit est en passe d’obtenir un passeport français. L’ex-député européen écolo (et actuel chroniqueur sur Europe 1) s’apprête à en faire la demande officielle, a révélé l’AFP ce lundi 30 mars.
Interrogé par l’agence de presse sur les raisons de ce choix, Daniel Cohn-Bendit a dit vouloir "matérialiser" son sentiment d’appartenance à l’Hexagone. Tout en fermant la porte à d’hypothétiques ambitions présidentielles (il faut être Français pour prétendre à l’Elysée). "Chacun et chacune a le droit de rêver concernant mon avenir", a-t-il plaisanté.
Contacté par le Lab, celui qui s’est longtemps défini comme un "citoyen européen" annonce qu’il déposera son dossier de demande mercredi au consulat français, à Francfort. Avec cette double-nationalité, ses "identités légales" seront enfin en concordance avec ses "identités réelles", explique-t-il-encore.
Et puis, sa démarche est aussi un petit pied de nez à l’Histoire, comme il le fait comprendre dans une boutade :
Si Georges Marchais était encore en vie aujourd’hui, il ne dirait plus 'l’anarchiste allemand' !
En mai 68, le patron du PCF avait brocardé avec ce qualificatif "Dany le Rouge", alors leader des étudiants libertaires qui contestaient aussi bien la droite gaulliste que le communisme stalinien dont se réclamait encore le parti de la Place du Colonel Fabien.