Il a eu beau reculer, se défendant de vouloir "stigmatiser" les chômeurs, François Rebsamen fait hurler la gauche. Pour Emmanuel Maurel, eurodéputé et animateur du courant Maintenant la gauche, à gauche du PS, la volonté du ministre du Travail de "renforcer les contrôles" à Pôle Emploi pour sanctionner davantage les chômeurs qui ne cherchent pas de travail, s'inscrit dans une semaine de "surenchère libérale" pour son gouvernement, après le discours amoureux de Manuel Valls face au Medef et la remise en cause des 35 heures par celui qui allait devenir ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
Interrogé par les caméras de l'AFP avant le bureau national du PS le 2 août au soir, Emmanuel Maurel lance :
Décidément, tout le monde se lâche. Le Premier ministre a ouvert la voie avec son discours au Medef. Et là il y a une sorte de surenchère libérale sur des sujets qui n’en sont pas et qui, en plus, brouille le message du gouvernement le jour de la rentrée scolaire.
Franchement je pense qu’il est temps d’arrêter les conneries.
Interrogé également par l'AFP, Gérard Filoche, autre représentant de l'aile gauche du PS, estime que le gouvernement "n'est pas celui du PS" :
Cela fait quatre fois que l’on s’oppose au gouvernement : sur les seuils sociaux, sur le travail le dimanche, sur le chômage et sur les 35 heures ! Quatre fois que le PS dit en quelque sorte que ce gouvernement n’est pas notre gouvernement.
Avant eux, l'ancien ministre François Lamy, proche de Martine Aubry, s'est réjoui d'avoir refusé un ministère dans le gouvernement Valls II. La maire de Lille a quant à elle ironisé sur la disparition de la rose, symbole du Parti socialiste.
Le 2 août sur i>Télé, François Rebsamen avait provoqué son tollé en déclarant :
Moi, je vais vous dire je pense qu'il faut renforcer les contrôles. Quand on est chômeur, au sens du Bureau International du Travail, on recherche un emploi. Et donc c'est négatif pour ceux qui recherchent un emploi d'être à côté de personnes qui ne cherchent pas d'emploi. Donc je demande à Pôle Emploi de renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi.
Une "demande" suivie d'un rétropédalage dans la soirée, le ministre précisant à RTL qu'il voulait faire un simple "rappel à la loi". Un peu plus tôt, son entourage avait précisé à l'AFP que "ces contrôles existent déjà" et que "aucun nouveau dispositif n'est prévu".