PARTI DE L’ETRANGER - Ce pourrait devenir une "jurisprudence FN". "J'aurais préféré emprunter à une banque française, je ne le peux pas." Tel est l'argument avancé par Marine Le Pen pour avoir emprunté 9 millions d'euros à une banque basée à Moscou, une révélation de Mediapart . La présidente du FN assure ainsi que les banques françaises refusent de lui prêter de l'argent .
Peu importe les raisons qui ont poussé Marine Le Pen à se jeter dans les bras d’une banque du pays de Vladimir Poutine. Pour Razzy Hammadi, cet emprunt du Front national auprès d’une banque russe est "choquant, inacceptable et ne peut rester sans conséquence du point de vue législatif".
Car, comme le rappelle le député PS dans un communiqué, l’article L52-8 du code électoral stipule qu’"aucun candidat ne peut recevoir, directement ou indirectement, pour quelque dépense que ce soit, des contributions ou aides matérielles d'un Etat étranger ou d'une personne morale de droit étranger".
Et l’élu socialiste d’ajouter, ce qui est le titre de son communiqué :
"Nous devons empêcher l’emprunt hors zone euro par des partis politiques français.
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"L’enjeu ici est celui de la souveraineté nationale car, comment un parti représenté à l’Assemblée Nationale peut-il aborder, à titre d’exemple, des enjeux d’ordre stratégique et de politique internationale lorsque son financement tient de banques étrangères dont la dépendance politique vis-à-vis du pouvoir de son Etat est avérée ?", poursuit Razzy Hammadi qui annonce qu’il déposera en conséquence un amendement au projet de loi de finance rectificative.
"Le taux d’intérêt d’un emprunt ne saurait être soupçonné d’influencer l’intérêt national. Ce mode de financement doit être vigoureusement combattu et interdit et ce, quel que soit le parti. Je déposerai à cet effet, un amendement au PLFR dès son examen en séance.
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Reste à savoir si le groupe socialiste ainsi que le gouvernement soutiendront son amendement.