En réponse à Aubry, Macron explique en quoi le travail le dimanche est une vraie mesure de gauche

Publié à 09h06, le 11 décembre 2014 , Modifié à 09h25, le 11 décembre 2014

En réponse à Aubry, Macron explique en quoi le travail le dimanche est une vraie mesure de gauche
Manuel Valls et Emmanuel Macron au Conseil national de l'industrie le 10 décembre 2014. © Maxppp / François Lafite

Les opposants au travail le dimanche n'ont rien compris : la *vraie* mesure de gauche, elle est bien là. C'est en tout cas le message que veut faire passer Emmanuel Macron depuis la présentation en conseil des ministres de son vaste projet de loi, comprenant notamment l'ouverture dominicale des magasins.

Invité de RTL ce 11 décembre, le ministre de l’Économie a répondu une nouvelle fois à Martine Aubry (qui s'est posée en première opposante au projet du gouvernement) en assurant que sa loi était une "avancée" et non la régression crainte par la maire de Lille. Il a précisé que le travail le dimanche n'obligeait en rien "au consumérisme" et que les maires seraient libres d'accorder les ouvertures dominicales permises par la loi. Puis, il a ajouté que le texte obligerait à des compensations pour l'ensemble des salariés du dimanche, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Argument plus osé, il s'est lancé dans une présentation du travail dominical comme ... une parfaite mesure de gauche. Emmanuel Macron veut ainsi penser "aux jeunes Français et aux jeunes Françaises qui aimeraient travailler le dimanche pour se payer le cinéma" et refuse d'avoir "une seule vision de la société", celle qui a les moyens de se réunir en famille et de faire des activités le week-end :

Je voudrais quand même rajouter un point : ça dépend aussi de la vision de la société qu’on a. Vous savez, les jeunes Françaises et les jeunes Français, le dimanche, ils n’ont pas tous la chance de déjeuner en famille, de pouvoir faire une sortie culturelle ou une balade au parc.



Il y a beaucoup de Français et de Français qui aimeraient travailler le dimanche pour précisément pouvoir se payer le cinéma. Il faut regarder la France des banlieues, des quartiers périurbains où, travailler le dimanche, ce sera aussi des opportunités qu’on recrée. Parce que ce sera aussi choisi, parce qu’on protégera mieux.



Il ne faut pas réduire la société à un seul modèle, à une seule vision. Il y a beaucoup de Françaises et de Français qui veulent qu’on leur redonne ces opportunités.

L'argumentaire devrait faire particulièrement tiquer Martine Aubry qui, dans sa tribune du 10 décembre, posait justement cette question :

Ce n’est pas une réforme subalterne, c’est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille : dans quelle société voulons-nous vivre ?

Elle ajoutait également :

Croire que les salariés vont de gaieté de cœur travailler le dimanche, en décalage avec la vie de la société, sous prétexte qu’ils n’ont pas d’emploi ou un salaire majoré, montre une profonde méconnaissance de la réalité.

Le raisonnement d'Emmanuel Macron devait à l'inverse plaire à la droite au sein de laquelle un certain Nicolas Sarkozy avait prôné et mis en place le principe du "travailler plus pour gagner plus".

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