L’UMP à la rescousse de Gérald Darmanin. Mardi, les propos de l’ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy sur Christiane Taubira (le désormais fameux "tract ambulant pour le FN") ont provoqué une tempête à gauche. Jusqu’à pousser Manuel Valls à remonter les bretelles du député du Nord en pleine séance parlementaire.
Ce mercredi 4 mars au micro d’Europe 1, Eric Woerth vole au secours de son collègue houspillé. D’abord sur le fond, accusation de "FNPS" à l’appui :
Ce que dit Darmanin avec ses mots, c’est simplement qu’aujourd’hui, le Front national prospère sur les erreurs du Parti socialiste. Et Nicolas Sarkozy, dans son interview d’il y a deux ou trois jours au Figaro, a raison d’insister sur le fait que quand un électeur qui votait à droite se reporte sur le Front national, il a un député socialiste. Exactement ce qui s’est passé dans le Doubs.
Mais l’ex-ministre du Budget s’en prend également à la garde des Sceaux, qu’il soupçonne de se poser en victime du racisme pour conjurer toute critique à son endroit. Il déclare :
Il n’y a rien de raciste, il n’y a pas une once de racisme. C’est un adversaire politique et elle n’a pas non plus le droit de se réfugier derrière cela (…). Nous combattons Christiane Taubira comme nous combattons le gouvernement d’une manière générale, c’est notre rôle.
Depuis deux ans et demi, l’UMP a fait de "la politique laxiste de madame Taubira" un de ses punching-balls favoris, réclamant régulièrement la démission de la ministre. Des attaques qui ont souvent suscité en retour les accusations de "racisme" de la part de responsables de la majorité.
Mardi, le député PS Razzy Hammadi a par exemple estimé que "la droite a un problème avec une ministre noire".
Interrogée par iTélé ce mercredi avant le conseil des ministres sur les mots de Gérald Darmanin, Christiane Taubira n'a d'ailleurs pas semblé dire autre chose :
Manifestement, il y a une telle indigence politique et morale dans le parti auquel appartient ce député qu’il se sent autorisé à déshonorer la belle fonction qu’il assume. Par conséquent, depuis deux ans et demi, je ne perds pas de temps à répondre à ces propos (…). Cependant, j’ai conscience de leur danger dans la société. J’ai conscience de ce qu’ils représentent pour casser le pacte républicain, pour faire entendre à des millions de gens qu’ils n’ont pas leur place dans ce pays alors que c’est le leur. J’entends la violence qu’il y a dans cette obsession à stigmatiser, j’entends tout cela.