RETOUR DE FLAMME - Il est 8h15, ce lundi 3 mars. Gérald Darmanin est l'invité de la matinale de Radio Classique pour discuter de l'actualité. Alors que la veille, Nicolas Sarkozy a déterré le concept de "FNPS" dans une interview au Figaro, le député-maire UMP de Tourcoing y va de sa petite formule pour fustiger ce qu'il voit comme une collusion entre le Front national et le Parti socialiste.
Il cible alors la ministre de la Justice et sa politique pénale jugée "laxiste" :
"Madame Taubira est un tract pour le Front national mis en avant par François Hollande.
"
Plusieurs membres du gouvernement s'insurgent. La matinée s'écoule et, à l'heure de la digestion, députés et gouvernement se retrouvent à l'Assemblée nationale pour une séance de QAG. Vers 15h45, Gérald Darmanin prend la parole et pose une question sur les retards de paiement des retraites. Il dit notamment :
"En Nord-pas-de-Calais et en Picardie, des milliers de retraités ne touchent plus leurs pensions de réversion, des milliers de retraités ne touchent plus leurs pensions de retraite, des milliers de retraités ne savent pas comment acheter à manger pour eux-mêmes.
"
C'est Manuel Valls qui lui répond. Mais pas du tout sur ce sujet-là. Le secrétaire général adjoint de l'UMP, en charge des élections, n'avait visiblement pas prévu que le Premier ministre profiterait de cette tribune pour lui passer un savon monumental au sujet de ses propos tenus le matin même. Tout à coup, Manuel Valls défouraille :
"Je vous le dis monsieur Darmanin, les yeux dans les yeux : ce n'est ni la jeunesse, ni la campagne électorale, ni le combat politique, qui doivent vous permettre de tenir de tels propos et nous ne le permettrons jamais.
"
Une réponse formulée dans un hémicycle un brin surchauffé, sous les applaudissements de la gauche et les huées de la droite. Et pendant ce temps, Gérald Darmanin aurait vraisemblablement aimé être ailleurs, comme on peut le constater sur cette vidéo isolée par Le Lab :