La phrase fait polémique depuis qu'elle a été prononcée le 25 novembre au soir. Dans son discours à Boulogne-Billancourt, Nicolas Sarkozy a évoqué les origines maghrébines de Rachida Dati pour justifier sa nomination au ministère de la Justice en 2007. Il a alors mis en exergue la "politique pénale" qu'elle avait dû mener, elle, née "de père et mère algérien et marocain" :
J’avais voulu Rachida Dati comme garde des Sceaux parce que je m’étais dit que Rachida Dati, avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens.
Nicolas Sarkozy était interrogé par une militante sur ses projets en matière de parité et de diversité. Dans la foulée de Rachida Dati, il évoque également les origines de Rama Yade :
Ou que Rama Yade, cette jeune femme, arrivée à 8 ans, après avoir passé ses 8 premières années à Dakar ... C’était important que nous la droite et le centre républicain, nous représentions la France dans sa diversité, parce que la France d’aujourd’hui, elle est comme cela.
Si le propos interpelle aujourd'hui, il n'est cependant pas nouveau dans la bouche de Nicolas Sarkozy depuis son retour en politique. Dix jours plus tôt, lors d'un autre meeting à Aulnay-sous-Bois, l'ancien Président avait déjà mis en avant l'origine de ses ex-ministres pour expliquer leur nomination et vanter sa promotion de la diversité. Il n'avait en revanche fait aucun lien entre politique pénale et origines maghrébines.
Des justifications passées alors inaperçues :
Je vous rappelle : qui a nommé pour la première fois garde des Sceaux Rachida Dati ? J’avais une idée dans la tête quand je l’ai fait ! Qui a demandé à Rama Yade d’intégrer le gouvernement de la France ? J’avais une idée quand je l’ai fait !
Cette idée là c’était de rassembler pour que tout d’un coup, quelles que soient vos origines, que vos parents soient Algérien, Marocain – le mien est hongrois - que vous soyez né à Dakar ou que vous soyez né à Paris, vous vous disiez : "quand je regarde le gouvernement de la République, il y a des gens qui me ressemblent et il y a des gens qui me parlent."
Il faut que le visage de la communauté nationale ait le visage de la communauté nationale d’aujourd’hui , pas du 19e siècle !
Voir à partir de 28'30 :