Florian Philippot et Marine le Pen ironisent sur la "cellule anti-FN" créée par le PS

Publié à 16h37, le 10 octobre 2014 , Modifié à 16h50, le 17 octobre 2014

Florian Philippot et Marine le Pen ironisent sur la "cellule anti-FN" créée par le PS
De gauche à droite : Florian Philippot, Jean-Christophe Cambadélis et Marine Le Pen © Reuters - MaxPPP / Montage Le Lab

LES SPÉCIALISTES - Les socialistes le répètent sur tous les tons : le Front national est "aux portes du pouvoir" et si cela arrivait, ce serait "le chaos en France". Alors pour éviter que cela se produise, le PS va mettre sur pied une équipe dédiée à la lutte contre le parti de Marine Le Pen.

Jean-Christophe Cambadélis a en effet donné son feu vert à la création d'une "cellule de lutte contre le FN", révèle Libération, jeudi 9 octobre. Le premier secrétaire du Parti socialiste a ainsi donné satisfaction à "plusieurs jeunes responsables socialistes" qui poussaient en ce sens depuis plusieurs mois, écrit le quotidien.

Et cela n'inquiète pas du tout dans les rangs frontistes. Contacté par Le Lab, le vice-président du parti, Florian Philippot, s'en amuse :

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C'est assez pathétique de leur part. C'est même drôle. Au lieu d'être intéressé par le chômage ou l'insécurité, le PS s'intéresse au Front national.

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Trois jeunes responsables seront en charge de cette équipe, détaille Libération : "Sarah Proust, secrétaire nationale chargée notamment des mobilisations militantes et auteure d’un petit ouvrage sur le FN ; Elsa Di Méo, opposante locale au sénateur-maire de Fréjus, David Rachline ; et le député du Cher Yann Galut, lui aussi auteur d’un Guide anti-FN".

Leurs missions : décortiquer le vote FN aux derniers scrutins (avec la mise en place d'un "comité d'experts" composé de sociologues, d'universitaires et de spécialistes de l’opinion), établir des contre-argumentaires, mettre en place un "pôle ressource juridique" pour accompagner les militants et soutenir les opposants locaux dans les municipalités frontistes.

Yann Galut explique au Lab que l'équipe sera composée de "cadres du parti et sûrement aussi de députés". Il précise qu'il s'agira également d'une "cellule de veille" chargée de "collecter tout ce que dit Marine Le Pen et ce qui se passe dans les villes acquises par le FN aux dernières municipales". Il veut en faire une "cellule de riposte, à la fois sur les valeurs et sur le programme économique et social" :

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Les militants savent tous comment répondre à la droite. Il faut aujourdh'ui les former sur la réponse au Front national.

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Et au cas où vous vous poseriez la question : non, le FN n'envisage pas de créer sa propre cellule "anti-PS". "Nous, nous n'en avons pas besoin : le PS se suffit à lui-même", explique Florian Philippot. Il poursuit :

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Des experts vont faire partie de cette cellule. Ça aura au moins cet avantage de faire tomber les masques. On verra que ces soi-disant experts sont avant tout des militants.

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En matière de "commando anti-front", le PS commence à se faire une petite spécialité. Pendant la campagne de 2012, déjà, une cellule de "réflexion et de riposte" avait été mise sur pied pour contrer ce que François Hollande avait désigné comme un "ennemi de la République". La première secrétaire d'alors, Martine Aubry, en avait confié la responsabilité à son conseiller Alain Bergounioux. Parmi ses membres, entre autres, Guillaume Bachelay, élu député en 2012, et Najat Vallaud-Belkacem, devenue ministre depuis.

Ce qui provoque cette réaction chez Marine Le Pen, également contactée par Le Lab :

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Encore ! C'est du comique de répétition ?!

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La présidente du Front national ajoute que cette cellule ne lui inspire que "de la pitié".

Autre initiative "spéciale FN" de la part du camp socialiste : Harlem Désir avait fait de la lutte contre le parti frontiste l'un des thèmes de l'université d'été du PS en 2013. Les trois derniers titulaires du poste de premier secrétaire du PS ont donc chacun lancé leur propre action contre la formation créée par Jean-Marie le Pen.

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