Florian Philippot félicite l'économiste Thomas Piketty qui a refusé la légion d'honneur

Publié à 16h40, le 01 janvier 2015 , Modifié à 18h06, le 01 janvier 2015

Florian Philippot félicite l'économiste Thomas Piketty qui a refusé la légion d'honneur
Florian Philippot © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Dans la cuvée 2015 des nominations et promotions de la légion d'honneur, il y avait donc Thomas Piketty, élevé au rang de chevalier. Il y avait. Car à peine l'annonce faite, l'économiste a indiqué à l'AFP qu'il refusait cette distinction :

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Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable. Ils feraient bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe.

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Une sortie qui n'est pas pour déplaire à Florian Philippot. Le vice-président du FN n'a pas mis longtemps pour réagir et dire tout le bien qu'il pensait de la décision de Thomas Piketty.

Quelques minutes plus tard, l'eurodéputé a ajouté :

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La légion d'honneur a été tellement dévoyée par les pouvoirs que le refus de Piketty apparaît comme très sain et authentiquement républicain.

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Pas sûr que ce soutien ravisse Thomas Piketty qui, s'il critique aujourd'hui régulièrement la politique menée par François Hollande, a pendant longtemps été proche du Parti socialiste.

La position de Florian Philippot est en tous les cas en totale adéquation avec la ligne du FN sur le sujet. En mai 2013, Marine Le Pen s'était opposée à la remise de la légion d'honneur au chanteur américain Bob Dylan. Estimant que cette distinction était désormais "distribuée à n’importe qui n’importe comment", la présidente du FN avait ajouté :

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La cuisinière du président, la coiffeuse de Carla, les chanteurs qu’aime bien Mme Filippetti... Ce n’est pas ça la légion d’honneur.

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Les soutiens à Thomas Piketty ne se limitent pas à Florian Philippot. Sur BFMTV jeudi 1er janvier, le député PS "frondeur" Christian Paul a affirmé qu'il comprenait et approuvait la décision de l'économiste. L'élu y a vu un message politique. Il a ajouté :  

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Ce qui est en jeu, c'est un acte politique. Je crois que Thomas Piketty a voulu en quelque sorte pousser un cri de colère en ce début d'année en disant 'aujourd'hui la réforme fiscale est en panne, elle manque d'ambition, d'audace'. […] Je pense que le meilleur hommage à rendre à Thomas Piketty, pour la gauche au pouvoir, ça serait de s'inspirer d'avantage de ses travaux en 2015.

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Une vision que ne partage pas Laure de La Raudière. La députée UMP d'Eure-et-Loir a critiqué la décision de Thomas Piketty, accusant l'économiste de se faire de la pub :

De son coté, le cabinet de la secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso a pris acte de la décision de l'économiste. "Il a la liberté, il a choisi de refuser, nous prenons acte. L'excellence de son travail demeure", a-t-on fait savoir sur BFMTV.

[EDIT 17h15] ajout déclaration de Christian Paul

[EDIT 18h05] ajout déclaration du cabinet de Geneviève Fioraso 

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