Alors, le Bac n'est pas menacé mais en fait il est menacé. Pas facile de comprendre Frédéric Cuvillier ce 13 juin au matin alors que les syndicats CGT et Sud-Rail ont décidé de la reconduction, et même de l'amplification , de la grève des cheminots entamées le 11 juin.
Tout d'abord invité de France Info pour évoquer le mouvement, le secrétaire d'Etat aux Transports se voit demander si les épreuves du baccalauréat sont menacées. C'est non, dans un premier temps, pour Frédéric Cuvillier :
"Les épreuves ne sont pas menacées, mais avec Benoît Hamon nous mettons en place un dispositif qui permet d’organiser les organisations (sic) de Bacs et de faire en sorte qu’il n’y ait pas de perturbations et s’il devait y en avoir, de faire en sorte qu’il n’y ait pas de conséquence sur le Bac.
"
Dans l'immédiate foulée, le journaliste lui demande si la grève peut durer jusqu'à lundi. Et là, le Bac devient menacé, en tout cas pour sa première journée :
"Il ne m’appartient pas de le dire [si la grève va continuer, ndlr] mais je pense que compte tenu des positions qui ont été prises, y compris la journée du Bac se trouve être menacée par les positions de deux syndicats.
"
Résultat immédiat de cette seconde formulation, l'AFP en fait une alerte titrée "Cuvillier : la journée du Bac lundi "menacée" par la grève à la SNCF" et reprise un peu partout. Les chaines d'info en continu proposent au secrétaire d’Etat de s'exprimer sur leur antenne pour qu'il développe cette menace. C'est le cas de BFMTV une heure après son passage sur France Info avec pour question : "Le Bac est menacé, dites-vous ce matin ?"
Eh bien en fait non mais c'est quand même pas cool, cette grève :
"Le Bac n’est pas menacé. Il peut y avoir des conséquences suite à la reconduction du mouvement de grève et avec mon collègue Benoit Hamon nous prenons toutes les dispositions pour ne pas pénaliser les lycéens qui seraient perturbés par des conditions de transport dégradées. (...)
Je regrette que ce préavis de grève soit reconduit y compris le jour du Bac.
"
Frédéric Cuvillier a trois jours pour se décider sur la réalité de la menace.