Hervé Morin estime que "le patron", c'est Manuel Valls (et non plus Hollande)

Publié à 21h13, le 12 mars 2015 , Modifié à 21h35, le 12 mars 2015

Hervé Morin estime que "le patron", c'est Manuel Valls (et non plus Hollande)
Hervé Morin © FRED DUFOUR / AFP

C'EST QUI LE PATRON ? - François Hollande l'a promis : quel que soit le résultat des élections départementales des 22 et 29 mars, qui s'annoncent catastrophiques pour la gauche et le PS, "il n'y aura pas de changement, ni de ligne ni de Premier ministre". Et Hervé Morin est bien d'accord avec cette affirmation. Mais pas tout à fait pour les mêmes raisons que le président de la République.

Là où le chef de l'État ne voit pas de raison de changer une politique qui "commence à porter ses fruits", l'ancien ministre de la Défense pense, lui, qu'il est tout simplement devenu plus "faible" que Manuel Valls, qu'il ne peut donc pas "congédier". Invité de l'émission Preuves par 3 sur Public Sénat jeudi 12 mars, le député UDI de l'Eure explique, au sujet du Premier ministre :

 

Il restera. Vous savez pourquoi ? Parce que le patron, c'est lui, ce n'est plus Hollande. Eh oui ! [...] François Hollande est tellement faible qu'il n'est pas en mesure de pouvoir congédier son Premier ministre.

"Le PS a de multiples talents, a poursuivi Hervé Morin. Mais il suffit de voir des indices simples, [comme] celui de la popularité. L'un (François Hollande) est à 20 %, l'autre (Manuel Valls) à 40 % ; l'un a déçu, a peiné à entrer dans son costume présidentiel, l'autre, disons, fait le job de Premier ministre, avec plus de talent que le précédent". Au passage, Jean-Marc Ayrault appréciera. 

Et Hervé Morin d'ajouter :

On a le sentiment que c'est François Hollande qui est soutenu par Manuel Valls, on voit bien qu'il est tranquille. Même si le PS prend une déculottée, je ne vois pas pourquoi ça pourrait changer sa trajectoire.

 



[BONUS TRACK] FN ou PS en cas de duel ? Ça dépend de l'élection

Hervé Morin a également indiqué qu'en cas de duel FN-PS, son vote changerait selon l'élection. Aux départementales, il "voterait blanc". À la présidentielle, en revanche, il voterait PS.

Le centriste a exprimé son inquiétude face à un sentiment, chez les Français, que la classe politique serait "dans une sorte de connivence", "le panier". Du coup, aux départementales comme lors du second tour de la législative partielle dans le Doubs début février, il "voterait blanc" en cas de duel FN-PS.

En revanche, "si je me retrouve au second tour de la présidentielle, j'espère que ce cauchemar ne m'arrivera pas, avec le PS et le FN, là je sais pour qui je voterais", a-t-il poursuivi. Socialiste, donc ? "Oui, enfin je voterais pour François Hollande ou Manuel Valls", a répondu le député de l'Eure.

Et d'expliquer :

Mais là il s'agit de quoi ? D'élections départementales. Qu'il y ait deux conseillers généraux dans un département, vous croyez que ça va bouleverser la face du monde ? J'ai connu l'Assemblée nationale en 1986 avec un groupe parlementaire FN, est-ce que la République a été menacée par la présence du FN ? Certainement pas. [...] Vous ne pouvez pas dire tous les matins : 'Les socialistes sont en train de mettre le pays au fond du trou', et en même temps dire : 'J'appelle à voter PS pour les départementales'.



[Mais pour la présidentielle], vous avez lu le programme du FN ? Moi je l'ai lu, vraiment. Le pays s'effondre en deux mois. Je n'ai pas envie que le pays soit dans le trou et le gouffre.

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