Hervé Morin: "progressivement, nous sommes en train d'aller vers une guerre de religions"

Publié à 15h40, le 25 février 2015 , Modifié à 16h20, le 25 février 2015

Hervé Morin: "progressivement, nous sommes en train d'aller vers une guerre de religions"
Pour Hervé Morin, c'est clair, la France est au bord du conflit religieux. © Capture d'écran France 2

"Progressivement, nous sommes en train d'aller vers une guerre de religions." C'est l'analyse personnelle d'Hervé Morin après les échanges tendus qui ont émaillé, cette semaine, les relations entre le président du Conseil Français du Culte Musulman Dalil Boubakeur et celui du CRIF Roger Cukierman. Ce dernier avait estimé sur Europe 1 que les "jeunes musulmans" étaient responsables de "toutes les violences" antisémites en France. Les deux hommes se sont depuis réconciliés lors d'une rencontre à l'Elysée, mais le président du Nouveau Centre n'en démord pas : le climat en France s'approche "de près ou de loin" d'un affrontement entre confessions religieuses. Le député de l'Eure a dit:

 

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Vous devez avoir en tête une chose qu'a montrée le débat Boubakeur-Cukierman. C'est qu'on est dans un climat qui, de près ou de loin, s'approche de cette guerre des religions dans laquelle nous sommes en train de, progressivement, aller.

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Et selon Hervé Morin, la réponse du gouvernement face à la montée des tensions inter-religieuses n'est pas du tout, mais alors pas du tout à la hauteur. Il explique:

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La demande des Français était une demande extrêmement forte après le 11 janvier. Il y avait un vrai sentiment de révolte, de colère sourde. Depuis deux mois on a en permanence un gouvernement qui pour cacher ses erreurs fait appel à l'unité nationale et à l'esprit du 11 janvier, même sur les sujets économiques et sociaux. Et qui dans le même temps n'a absolument pas été à la hauteur des réponses que les Français attendent.

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Pourtant tout avait plutôt bien commencé. "Vous voyez j'ai applaudi, comme à peu près tous les parlementaires, le discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale que je trouvais inspiré", note Hervé Morin. Mais l'absence de "réponse solide, construite, qui soit à la hauteur du défi qui est devant nous" a conduit le député de l'Eure a réévaluer son diagnostic, jusqu'à ces prévisions plutôt sombres. Et il faut dire que le député de l'Eure s'y connaît en matière de guerre, lui qui affirmait avoir assisté au débarquement des alliés en Normandie.

Voir la vidéo de l'échange:


 

 

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