François Hollande, prétendant tout désigné à sa propre succession en 2017 ? L'idée ne semble plus aussi évidente que cela à Jean-Christophe Cambadélis. En l'espace de cinq mois, le premier secrétaire du PS a sensiblement infléchi son discours sur le statut de candidat naturel du PS dont bénéficierait François Hollande, en tant que président sortant.
Sur France Info lundi 1er septembre, le patron des socialistes a expliqué que la présidentielle n'était "même pas dans les têtes" au sein d'un "parti sans candidat" :
Pour l'instant, je suis un premier secrétaire du PS qui n’a pas de candidat à l'élection présidentielle, et tant mieux. D’abord le temps des idées, le casting on verra après.
Le président de la République lui-même considère-t-il alors qu'il ne sera pas forcément le candidat socialiste dans un peu moins de trois ans ? "Je pense qu’il le pense", a répondu "Camba".
À la fin du mois de mai, ce dernier considérait pourtant que non seulement François Hollande était déjà candidat, mais aussi qu'il était le seul. À bien écouter Jean-Christophe Cambadélis, le président était cependant, en quelque sorte, un candidat par défaut :
Je n'en vois pas d'autre. Il n’y a pas d’autre candidat… Donc il est le meilleur. À partir du moment où il n’y a pas d’autre candidat, c’est le meilleur.
Un mois plus tôt, l'option Hollande était encore la plus probable à ses yeux. En avril, Jean-Christophe Cambadélis avait indiqué ne pas être opposé à l'idée d'une primaire, mais que la question ne se poserait que si François Hollande lui-même ne se déclarait pas candidat :
C'est une bonne façon de sélectionner nos candidats [mais] la question pour la présidentielle de 2017 ne se posera que si le président ne se représente pas.
La question d'une primaire interne au PS pour 2017 s'est posée dès le mois d'avril dernier, sous l'impulsion de Julien Dray. "Je suis plutôt favorable à ce qu'il y ait une désignation démocratique", que Hollande candidat ou non, avait déclaré l'ancien député socialiste et ami du président.
Quelques jours plus tard, c'est le chef de l'État lui-même qui avait alimenté les spéculations sur l'identité du futur champion de la gauche, affirmant qu'il n'aurait soit "aucune raison d'être candidat" soit "aucune chance d'être réélu" si le chômage n'avait pas baissé entre-temps.