C'est une des solutions prônées par Marine Le Pen pour lutter contre le fondamentalisme islamique : interdire les prêches en arabe dans les mosquées. Une idée qui avait déjà émergé en 2011, portée à l'époque par Jean-François Copé, avant d'être rapidement enterrée car jugée inconstitutionnelle.
Ce 20 novembre sur i>Télé, la présidente du Front national énumère donc ses propositions pour éviter que des jeunes se radicalisent et partent faire le djihad en Syrie. Dans son viseur, le rôle des mosquées et des imams :
"Ce n’est pas difficile de savoir quels sont les imams et quelles sont les mosquées qui servent de lieu de recrutement à ces jeunes. Ce n’est pas difficile d’avoir un contrôle sur le profil des imams qui font des prêches en France.
Il n’est pas difficile d’exiger qu’en France les prêches soient en français, ça ce n’est pas difficile. Ça permet quand même de se rendre compte beaucoup plus facilement des propos qui sont tenus.
"
"Pas difficile", rien n'est moins sûr. En 2011, lorsque la même proposition avait été portée par Jean-François Copé dans le cadre d'un débat UMP sur la laïcité et l'islam, c'est Claude Guéant lui-même , alors ministre de l'Intérieur, qui l'avait enterrée :
"Il est constitutionnellement impossible d'interdire le prêche en arabe.
On n'interdit pas les messes en portugais ou l'hébreu dans les synagogues.
"
Le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, avait également expliqué que le prêche du vendredi (la "Khutba") se faisant traditionnellement dans la langue du Coran :
"[Elle] fait partie intégrante de la liturgie solennelle musulmane en langue arabe le jour du vendredi dans les mosquées. De nombreux cultes en France sont pratiqués dans leurs langues : l’allemand, le latin, le russe, l’hébreu, le grec, l’arménien… Ces liturgies dans des langues autres que française, considérées comme partie intégrante de l’exercice du culte, ne peuvent souffrir d’une ingérence de l’Etat conformément à la loi de 1905.
"
Ce jeudi, lorsque Bruce Toussaint fait remarquer à Marine Le Pen que les prêches en arabe sont inhérents à la pratique de l'islam, l'eurodéputée répond simplement :
"Non non. Pas du tout non. C’est étonnant comme réflexion.
"