Jean-Christophe Cambadélis répond à la tribune "à côté de la plaque" de Nicolas Sarkozy

Publié à 15h58, le 22 mai 2014 , Modifié à 15h58, le 22 mai 2014

Jean-Christophe Cambadélis répond à la tribune "à côté de la plaque" de Nicolas Sarkozy
Jean-Christophe Cambadélis © MaxPPP

RÉPONSE – Une tribune en appelle une autre. Après la publication du plaidoyer de Nicolas Sarkozy sur l’Europe, jeudi 22 mai dans Le Point, Jean-Christophe Cambadélis prend lui aussi la plume et répond à l’ancien chef de l’État - également dans Le Point.

Notons d’emblée que le premier secrétaire du Parti socialiste s’étend beaucoup moins que l’ex-président : sa tribune à lui ne fait *que* 5.000 signes, contre 16.000 et des poussières pour celle de Nicolas Sarkozy.

Sans surprise, Cambadélis critique ouvertement le texte de l’ancien locataire de l’Élysée, qu’il accuse de préparer ainsi son retour sur le devant de la scène politique avant le grand barnum de 2017 :

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Loin d'être une réflexion sur l'avenir de l'Europe, c'est une tentative de répondre à plusieurs électorats, de droite et d'extrême droite. […] Tel était donc le but caché de l'exercice qui est 'à côté de la plaque' !

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Le socialiste fustige les différentes propositions de Nicolas Sarkozy, comme cette "hypothétique intégration franco-allemande", "la fusion franco-allemande". "Cela a l'apparence de l'audace, mais a une réalité cruelle : il ne l'a pas fait quand il était en état de le faire. Et pour cause, l'Élysée pestait en sourdine contre l'intransigeance de Madame Merkel. Mais déficit oblige, l'ancien président boudait en silence", écrit le premier secrétaire.

Surtout, il tente de renvoyer l’ancien président à son bilan. Sarkozy écrit que "l’Europe souffre aujourd’hui de graves erreurs qui furent commises au nom d'une pensée unique de plus en plus insupportable" ? Cambadélis lui répond :

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Mais qui a gouverné l'Europe pendant 10 ans? Qui a appliqué avec zèle une lecture biaisée des traités : austérité massive au nom de la stabilité, dérégulation, concurrence ? Qui a soutenu Manuel Barroso jusqu'à aller le visiter dans sa première sortie post-présidentielle ?

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On l’aura compris, Jean-Christophe Cambadélis ne partage pas l’enthousiasme d’un Jean-François Copé, tout "heureux" que Nicolas Sarkozy intervienne avant les européennes. Il préfère évoquer François Fillonqui, mercredi 21 mai, sur BFMTV jugeait que la tribune n’est "pas l'évènement central de la campagne".

[BONUS TRACK] Le premier secrétaire du PS n’a pas goûté l’incipit du texte de Nicolas Sarkozy. "La France a toujours coulé dans mes veines aussi naturellement que mon sang", écrit l’ex-président.

Jean-Christophe Cambadélis y voit un mauvais plagiat de Romain Gary, "lui dont le propos était à la fois patriotique et universaliste", juge-t-il avant de citer l’auteur de La vie devant soi :

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Je n'ai pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines.

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Du rab sur le Lab

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