DEUXIÈME EFFET KISS COOL – Au lendemain de son billet de blog à charge contre les journalistes en général, les quotidiens Le Monde et Libération en particulier, Jean-Luc Mélenchon récidive. Toujours sur son blog, toujours sur un ton accusatoire, l’ancien candidat à l’élection présidentielle attaque Le Monde, un journal qui d’après lui " tient une ligne éditoriale à charge contre le Front de Gauche en général et contre [lui] en particulier".
Le cofondateur du Parti de gauche n’y va pas par quatre chemins :
"Le Monde me traite en ennemi depuis des mois. Son hostilité de principe m’honore quand j’observe la tendresse de ses publi-reportages permanents pour les Le Pen et les éditoriaux dessinés grossièrement anti-syndicalistes du pitoyable Plantu. Le Monde ne fait peur qu’à ceux qui le craignent. Ce n’est pas mon cas. Le Monde fait un choix militant. Il reçoit une réponse militante.
"
Cette "réponses militante", c’est ce rejet des journalistes du Monde et de Libération à ses meetings. C’est aussi la menace formulée par Jean-Luc Mélenchon, invitant ses "amis" à surveiller les journalistes "de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu’ils les repèrent, qu’ils agissent à découvert ou qu’ils se cachent sous des faux noms".
Au même moment de la publication de ce nouveau billet de blog, François Delapierre assure le service après-vente sur le plateau du Grand Journal de Canal+:
"De manière générale, les médias fonctionnent comme la deuxième peau du système, c’est-à-dire ce qui vient affaiblir la contestation, la révolte, rendre les choses supportables. Et puis quand même, vous expliquez un peu toute la journée qu’il faut faire des sacrifices.
"
Et le secrétaire national du Parti de gauche de reprendre à son compte les arguments de Jean-Luc Mélenchon sur la "mise en scène de madame Le Pen comme étant le recours".
Peu avant, Le Monde a réagi. Par la voix de sa directrice, Natalie Nougayrède, le quotidien dénonce les "attaques inacceptables" de Jean-Luc Mélenchon.
Libération se défend également, déplorant "les propos de Jean-Luc Mélenchon". "Leur objectif n’est que trop évident : déclencher une polémique médiatique et politique dans la dernière ligne droite de sa campagne pour les élections européennes. Libération ne participera pas à cette stratégie de victimisation dont l’ex-candidat à la présidentielle use de façon récurrente", écrit Matthieu Ecoiffier, chef du service politique du journal.
Ce n'est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon mène ce genre d'attaques contre des journalistes. En février 2014, déjà sur son blog, il demandait à ses fidèles de "créer une ambiance contraire et méprisante" envers les journalistes .