Julien Dray is the new Alain Juppé. Enfin presque. Dans un article consacré aux anciens de SOS Racisme sous le titre "Les rêves perdus de ‘la bande à Juju’", L’Obs de ce 4 décembre revient sur la carrière politique sinueuse de Julien Dray, un proche de François Hollande aujourd’hui conseiller régional PS d’Ile-de-France.
Si Harlem Désir, aujourd’hui secrétaire d’Etat, était l’image de l’association anti-raciste, Julien Dray en était "l’âme, le cerveau", dixit l’hebdomadaire. Un rôle qui aurait pu lui permettre d’atteindre de plus haute dans les responsabilités. Membre du gouvernement Valls, Laurence Rossignol, qui a fait un bout de chemin avec "Juju" juge aujourd’hui :
"Il n’a jamais tranché sur ce qu’il préférait, conseiller le pouvoir ou l’exercer. Mais c’était le meilleur d’entre nous.
"
"Militant de la première heure" de SOS Racisme, le député PS Daniel Goldberg s’interroge quant à lui sur cette génération issu du militantisme associatif :
"Comment se fait-il qu’avec un mouvement aussi puissant que SOS Racisme, nous n’ayons pas su traduire sur le plan politique toutes les revendications portées à l’époque ?
"
Mais c’est Julien Dray lui-même qui explique le mieux le pourquoi du comment de sa situation. L’explication de ce qui pourrait apparaitre comme un manque de compatibilité avec les plus hautes fonctions. Ministérielles en tout cas. Pour ce proche du chef de l’Etat, les ors de la République ne sont pas faits pour lui.
Il explique, à L’Obs :
"Ministre ? Ça ne me dit rien. Je gueulerais, je serais insupportable.
"
"Et puis, comment veux-tu imaginer le militant trotskiste que j’ai été dans un tel gouvernement ?", ajoute-t-il.
Est-ce à dire que la ligne défendue par Manuel Valls et son équipe gouvernementale est trop à droite pour lui ? Qu’il se trahirait lui-même ? Jusqu’à preuve du contraire, François Hollande ne lui a en tout cas pas proposé de maroquin. Mais il est prévenu, "Juju" refuserait. Enfin, c'est ce qu'il dit.