L'argument parité d'Elisabeth Guigou, dernière carte pour devenir commissaire européen face à Pierre Moscovici

Publié à 11h33, le 10 juillet 2014 , Modifié à 11h49, le 11 juillet 2014

L'argument parité d'Elisabeth Guigou, dernière carte pour devenir commissaire européen face à Pierre Moscovici
© Reuters

Elle se bat pour obtenir le poste de Commissaire européen mais n'a pas le soutien de l’Élysée. Alors depuis quelques jours, et face au candidat masculin qui lui est préféré, Pierre Moscovici, Elisabeth Guigou joue sa dernière carte avec l'argument de la parité.

Cela commence sur France info le 27 juin. Celle qui a été ministre sous François Mitterrand et Jacques Chirac glisse l'argument parité en toute fin d'émission. Ce sera d'ailleurs son dernier mot :

Le président de la République a intérêt à avoir plusieurs cartes. On va discuter des postes car là le président de la Commission a son mot à dire. N'oubliez pas que sa lourde tâche sera de tenir compte des équilibres entre les 28 pays: les grands, les petits, le Nord, le Sud, l'équilibre politique et l'équilibre homme/femme.

Elisabeth Guigou voit juste. Quelques jours plus tard, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, fait savoir par son entourage qu'il exige davantage de femmes candidates aux postes de commissaires européens. Seuls des noms d'hommes circulent alors dans tous les pays européens. Désigné le 27 juin par les chefs d'Etat, Jean-Claude Juncker doit être confirmé par les eurodéputés le 15 juillet. Il entamera alors les négociations avec les gouvernements sur la distribution des portefeuilles. C'est là que le choix entre Pierre Moscovici et Elisabeth Guigou prendra toute son importance.

Les jours suivants, forte de ce soutien indirect de Jean-Claude Juncker, Elisabeth Guigou avance de nouveau l'argument parité. Comme le raconte Le Canard enchaîné du 9 juillet, son assistant parlementaire envoie le 4 juillet un mail à des collaborateurs de François Hollande et à des ministres, accompagné d'une très opportune dépêche AFP titrée "Jean-Claude Juncker exige des candidatures féminines à la Commission" :

Je me permets de vous envoyer, pour information, de la part de Mme Guigou, cette dépêche AFP sur la nécessité de parité dans le futur collège de commissaires européens.

Mais l'argument parité pourrait ne pas être suffisant pour Elisabeth Guigou. Si jamais Pierre Moscovici est écarté, un autre candidat - une femme cette fois-ci - est en lice : Pervenche Berès, eurodéputée depuis 1994, réélue en mai dernier.

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