La France, tu l'aimes ou tu la quittes, disaient un temps Nicolas Sarkozy et Philippe de Villiers. Cette France actuelle, Robert Ménard ne semble pas beaucoup l'aimer. C'est du moins ce qui ressort de l'interview que le maire de Béziers soutenu par le FN a accordé ce lundi 1er septembre au journal italien La Stampa.
L'ancien journaliste et président de Reporters sans frontières le dit sans ambages :
"Le problème est que la France est un pays liberticide, qui n'a jamais aimé les libertés. Si tu dis quelque chose de politiquement incorrect, tu es tout de suite dénoncé au tribunal. C'est terrible.
"
Mais Robert Ménard ne se contente pas de dresser un portrait peu glorieux de la France. Il désigne également les coupables, à commencer par la "classe politico-médiatique déplorable". "Ce pays est dirigé par une élite resserrée qui se concentre dans peu de quartiers de Paris : politiques, journalistes, économistes, un petit monde qui décide pour 80% des Français", résume-t-il dans un laïus anti-élites.
"Journalistes et homme politiques semblent clonés", estime l'ancien journaliste devenu maire. Et pour étayer ses propos, il prend l'exemple de Valérie Trierweiler, ancienne compagne de François Hollande et également ancienne journaliste politique. Et il le fait avec une très grande classe :
"Comme s'il n'était pas suffisant de fréquenter les mêmes diners, ils finissent dans le même lit… Je dis ça suffit, parce que c'est l'avenir du pays qui est en jeu ici.
"
Puisqu'il parle de son ancienne campagne, Robert Ménard vise également Hollande, mais aussi Valls et Najat-Vallaud-Belkacem, dont, d'après Robert Ménard, la nomination au ministère de l'Éducation est "une provocation absolue, une humiliation pour la moitié des Français". Il en tire une conclusion :
"Hollande et Valls sont deux pyromanes.
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Et vu que la droite ne vaut pas mieux, trop honteuse qu'elle est de mener une politique de droite selon lui, Robert Ménard imagine le pire : "Les gens n'en peuvent plus. S'il y a une révolte ce sera une insurrection, avec les ruraux des petites villes contre les partis et contre Paris", prédit-il.
Depuis son élection en mars dernier, Robert Ménard a pris un certain nombre de mesures qui ont suscité la polémique, comme l'interdiction d'étendre le linge aux balcons, fenêtres et façades des immeubles visibles des voies publiques ou l'instauration d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans (du 15 juin au 15 septembre, durant les week-ends et les périodes de vacances scolaires) dans certains secteurs de la ville.
Il a également proposé d'offrir à tous les élèves de maternelle et de primaire des blouses frappées du blason de la ville. Les blouses ne seraient pas imposées, mais offertes aux élèves de toutes les écoles de la ville, aussi bien privées que publiques, avait-il précisé.