PING-PONG - Martine Aubry semble avoir fini sa cure médiatique. D'ailleurs, c'est par médias interposés qu'elle échange avec Manuel Valls depuis le dimanche 7 septembre.
Premier acte: Martine Aubry se sort par une pirouette d'une question à propos de la confiance au gouvernement dont le vote est prévu le 16 septembre prochain. Puis, depuis la braderie de Lille, elle annonce vouloir transmettre des propositions au gouvernement pour infléchir la politique économique. Réponse du Premier ministre: "C'est quoi un infléchissement ? Elle est où l'alternative ? Si on ne fait pas attention, l'alternative en 2017 ce sera la droite dure ou l'extrême droite".
Une réponse qui n'a, semble-t-il, pas plu à l'ancienne patronne du PS puisqu'elle a tenu le lundi 8 septembre une conférence de presse inattendue depuis la mairie de Lille afin de répondre elle aussi à Manuel Valls. Estimant que ses propos avaient été "mal compris" par le chef du gouvernement, elle demande à Manuel Valls de ne pas "se crisper":
Je dis à Manuel, très simplement: faut pas se crisper. Pourquoi d'ailleurs se crisper, il faut simplement discuter. [...] Je me suis tu pendant deux ans. Mon seul objectif ce n'est pas de gérer mais d'être utile pour que le président et le gouvernement réussissent. Je ne suis pas là pour faire un jeu de ping-pong à l'extérieur.
Martine Aubry a par ailleurs confirmé qu'elle transmettrait ces propositions via les "états généraux" du Parti socialiste, ouverts théoriquement depuis le 1er septembre. Mais Manuel Valls n'attendra pas jusque là. C'est depuis la Tunisie que le Premier ministre a répondu à Martine Aubry, le 8 septembre, précisant qu'il est "preneur de toute contribution":
Une politique économique s'adapte toujours à la réalité mais pour réussir, il faut une France forte, rassemblée et unie. Je demande aux socialistes de donner l'exemple. Le devoir impérieux d'une majorité, c'est d'être à la hauteur des responsabilités du moment. Je ne me laisse dévier par aucune polémique. Je suis preneur de toute contribution mais je demande à chacun d'être à la hauteur des responsabilités.
Et si Manuel Valls affirmait le 31 août :"J'aime les socialistes", Martine Aubry en profitait deux jours plus tard pour affirmer que la rose, symbole socialiste, "n'existe plus". Mais promis, pas de "ping-pong à l'extérieur".