"J'ai des inclinations de gauche". Pour être calibré, le terme est parfaitement calibré. C'est ainsi que Laurence Boone, nouvelle conseillère économique de François Hollande à l'Elysée, définit son positionnement politique. Une façon de répondre au Monde à la polémique créée par sa nomination, elle qui a été débauchée directement à la City londonienne.
Laurence Boone, qui officiait chez Barclays puis Bank of America, assure donc avoir des "inclinations de gauche", et ne se dérobera pas sur son passé professionnel. Au contraire, comme elle l'explique au Monde :
Je n'ai pas du tout honte de ma carrière, j'ai fait mes preuves dans ce milieu. C'est justement parce que j'ai beaucoup d'expérience internationale, que je ne viens pas d'un univers totalement franco-français et que j'ai un regard différent que le président me recrute.
L'occasion pour elle de répondre également à la polémique sur ses écrits dans l'Opinion, lorsqu'elle critiquait "l'absence de politique économique" du gouvernement :
Cette chronique a été écrite le soir du résultat des élections européennes. J'étais vraiment sous le choc, d'où cette réaction. L'objectif était de distiller un peu de poil à gratter, d'affirmer qu'il fallait réagir.
Une économiste indépendante, avec un rôle d'observateur, est forcément un peu plus réactive. Pour moi, ce n'est pas contradictoire de se mettre au service de quelqu'un qui a une stratégie. Les grandes lignes ont été dessinées, on passe à une autre phase, celle de l'accélération, celle de la mise en œuvre visible et volontaire.
Laurence Boone devrait remplacer Emmanuel Macron d'ici une quinzaine de jours à l'Elysée.