Dans le jargon footbalistique, on appelle ça un très beau geste technique. Martine Aubry a réussi, ce 18 avril, à empêcher la droite de prendre la présidence de Lille Métropole par un habile jeu d'appareils et de coups de poker-menteur. En ne présentant pas sa candidature, elle a laissé les élus de gauche de la métropole voter pour un maire d'un village de moins de 900 habitants, Damien Castelain, qui a finalement été élu, comme le raconte Libération.
Explication: la communauté urbaine de Lille est divisée en trois équipes. 64 élus sont de gauche, 49 représentent la droite et le centre, et 61 autres représentent les petites communes, eux-mêmes divisés en deux camps. Le calcul de Martine Aubry a donc été de ne pas présenter sa candidature (elle aurait de toute façon perdu, ne rassemblant pas les 90 voix nécessaires), et de faire voter la gauche pour Damien Castelain.
Un scénario travaillé par la gauche dès le soir du second tour des municipales, à coups de petits rappels utiles, comme le note Libération :
Ils leur ont rappelé qu’ils avaient eu des places de vice-présidents dans le précédent mandat autour de Martine Aubry, alors qu’elle aurait pu gouverner sans eux, avec la seule majorité socialiste.
Résultat des courses: le candidat de l'UMP Bernard Gérard se fait souffler la présidence avec seulement 62 voix sur 175, et la droite a encore perdu la présidence de Lille Métropole.