DOCUMENT - Au lendemain du placement en garde à vue de l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, dans le cadre de l’affaire Bygmalion, deux députés UMP vont déposer plainte au pénal auprès du Parquet de Paris, mercredi 18 juin, dans le cadre de ce même dossier. Pierre Morel-A-L’Huissier, député de Lozère, et Étienne Blanc, député de l’Ain, entendent saisir la Justice afin que "le procureur engage une procédure".
Voici l’intégralité de la plainte transmise au Lab :
Au Lab, Pierre Morel-A-L’Huissier précise sa démarche :
"Je suis militant avant tout et je ne passe pas un jour sans qu'on me pose des questions. Le parti a été bouleversé par l'affaire ; nous avons besoin de savoir qui l’a écrite. Donc nous saisissons la justice pour que le procureur engage une procédure. Nous sommes tous les deux avocats et cela nous permet de dire à nos militants que nous voulons savoir la vérité. […]
Nous avons donné de l'argent au Sarkothon, nous donnons 2.000 à 3.000 euros au parti au titre des cotisations parlementaires.
"
C’est donc au nom des militants que les parlementaires déposeront plainte. Une manière également pour eux de montrer qu’ils ne sont "pas inféodés au parti" mais qu’ils ont "une liberté de choix", ajoute Pierre Morel-A-L’Huissier.
Avant de quitter la présidence de l’UMP, Jean-François Copé a déjà porté plainte contre X dans le cadre de l’affaire Bygmalion. Mardi 17 juin, Le Monde ajoute que la nouvelle direction de l’UMP se réserve également le droit de porter plainte au nom du parti dans ce dossier.
Le 26 mai, l’ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé Jérôme Lavrilleux avait reconnu des "dérapages" financiers lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, assurant que ni Jean-François Copé ni Nicolas Sarkozy n’étaient au courant.
Un peu plus tôt, l’avocat de Bygmalion, Patric Maisonneuve, avait reconnu que la société avait établi de fausses factures sous la contrainte de l'UMP au cours de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy, pour masquer des dépassements de frais de la part du candidat de l'UMP, et pour un montant d'au moins dix millions d'euros.
Mardi 17 juin, Mediapart, sur la base de la comptabilité de Bygmalion, écrit que "le candidat Sarkozy a dissimulé presque17 millions d'euros de frais de campagne aux autorités de contrôle en 2012".
>> Edit 18 juin, 14h00 : la pêche aux soutiens a commencé
Pierre Morel l'Huissier et Etienne Blanc ne veulent pas s'arrêter là. Dans la matinée du 18 juin, les deux députés ont adressé un courrier à leurs collègues du groupe en vue d'obtenir des soutiens à leur démarche.
Voici la lettre, que s'est procurée le Lab :