Il est beau mon canton ! Il est beau ! Le PS n'en est pas encore réduit à recruter des candidats à la criée, mais le parti à la rose semble tout de même avoir un léger problème d'attractivité pour les départementales de mars 2015. Et pas seulement en terme d'électeurs. Face à la débâcle annoncée, les fédérations peinent à enrôler des volontaires disposés à porter ses couleurs.
Plusieurs d'entre elles ont d'ailleurs reporté à janvier la validation des investitures, quand le calendrier du PS prévoyait théoriquement un bouclage début décembre. C'est le cas notamment en Moselle. Dans une lettre aux militants du cru, perfidement relayée par une élue FN, le patron du PS départemental lance un appel alarmiste. À lire Jean-Pierre Liouville, début décembre, 7 cantons sur 27 n'avaient pas de candidats et 15 étaient incomplets.
Dans le Val d'Oise ou dans le Maine-et-Loire, on s'est également accordé un délai supplémentaire. Selon Ouest-France, dans ce dernier département, la moitié des candidats qui concourront sous l'étiquette PS n'ont pas leur carte au parti ! " C'est une autre orientation, le PS est trop replié sur lui-même ", rétorque Grégoy Blanc, le premier fédéral, qui récuse que le sigle à la rose soit un repoussoir.
Pour la défense de Solférino, le contexte national n'est pas seul en cause dans cette panne de candidatures. La réduction du nombre de cantons (divisés par deux) décidée par le gouvernement en 2014, le renouvellement total des exécutifs départementaux et le changement du mode de scrutin (un binôme masculin-féminin titulaire et un autre suppléant) n'ont sans doute pas facilité la tâche des recruteurs. Et pas seulement à gauche.
Ajoutés à cela, de nombreuses incertitudes sur la pérennité des conseils départementaux et sur le champ d'action des futurs élus.
Secrétaire national aux élections du PS, Christophe Borgel l'admet du bout des lèvres au Lab :
Je ne vais pas vous faire de langue de bois. Oui, il y a une bagarre pour aller chercher des candidats. Certains militants sont tentés de se dire que c'est déjà perdu.
Pour autant, le député de Haute-Garonne veut rester stoïque : "A ce stade, je n'ai pas de signaux d'alertes susceptibles d'indiquer que nous n'arriverions pas à boucler nos candidatures".