TWIST - Il était sûr de lui, Bruno Retailleau. Pour le président du groupe UMP au Sénat, la Chambre haute, à majorité de droite et du centre, allait dire non à la résolution commune aux groupes socialiste, communiste et écologiste, qui invite la France à reconnaître l'État de Palestine."Il ne faut pas faire de reconnaissance de l’État palestinien un préalable. C’est orthogonal à notre tradition diplomatique", lançait-il mardi 9 décembre, comme le rapportait LCP .
Le Sénat a pourtant dit oui . Le texte a été voté par l'Assemblée nationale le 2 décembre dernier. L'UMP avait largement voté contre au Palais Bourbon. Mais ce scénario ne s'est pas répété au palais du Luxembourg. 153 voix pour, 146 contre : le vote, certes serré, a été perdu par la droite à cause d'une trop faible mobilisation du groupe UMP lui-même - qui est pourtant le plus fourni du Sénat : 124 voix contre sur 143 membres. À l'UMP, 4 ont voté pour. Du côté du groupe UDI, son allié, 7 ont voté pour, 17 ont voté contre mais 9 se sont abstenus et 9 autres n'ont pas pris part au vote.
L'UMP avait pourtant été fortement incitée à voter contre cette résolution par son nouveau président. Nicolas Sarkozy en personne avait d'ailleurs rendu visite aux sénateurs mardi 9 décembre.
Cette adoption s'inscrit dans une dynamique européenne : mercredi 10 décembre, ce sont les députés irlandais qui ont suivi leurs homologues britanniques et espagnols en adoptant une motion symbolique similaire.
[Bonus Track] Les larmes de Gilbert Roger
Interviewé par Public Sénat après le vote, le sénateur socialiste Gilbert Roger n'a pas pu contenir son émotion. "C’était utile que le Sénat de la République ait un vote qui amplifie ce qui a été fait par nos collègues de l’Assemblée nationale. C’est un message fort pour le monde et… J’en suis content…", a-t-il expliqué, en larmes.
Les caméras de Public Sénat ont filmé la scène :