Le bilan rêvé de Bruno Mégret à Vitrolles

Publié à 17h59, le 14 avril 2014 , Modifié à 17h59, le 14 avril 2014

Le bilan rêvé de Bruno Mégret à Vitrolles
Bruno Mégret © MaxPPP

ON FAIT LE BILAN - On ne l’attendait pas. Revoilà quand même Bruno Mégret, ancien dauphin de Jean-Marie Le Pen au Front national chassé du parti à la fin des années 90. Interrogé par Paris Match, l’ex-candidat à l’élection présidentielle de 2002 revient sur ses années de pouvoir. Et Bruno Mégret est très fier de son bilan à Vitrolles - ou plutôt celui son épouse Catherine, le frontiste étant frappé d’inéligibilité à l’époque :

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Dire que la gestion des villes FN a été mauvaise, c’est de la désinformation pure. Si je prends l’exemple de Vitrolles, que je connais le mieux, nous avons réduit l’endettement de 130 millions à 100 millions d’euros en six ans. Dans le même temps, il n’y a pas eu d’augmentation d’impôts. La taxe sur les ordures ménagères a été réduite de 25% et le prix de l’eau de 10%. C’est ce que j’appelle une gestion triple A.

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Un bilan tout rose d’après Bruno Mégret. Selon le rapport de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la gestion de Vitrolles de 1997 à 2000 a bien été marquée par "une baisse importante de la dette de la commune" :

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Depuis 1997, la tendance à l'endettement s'est inversée, l'encours de la dette communale est passé de plus de 122 Millions d'euros début 1997 à moins de 107 Millions d'euros en fin 2000, soit une réduction de 15 % en quatre ans.

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Mais cette baisse n’a été rendue possible que "par un niveau de dépenses d’équipement extrêmement faible ", note la Chambre régionale des comptes de PACA. Cela s’était notamment traduit par une diminution – voire la surpression – des subventions à certaines associations, comme le relève dans La Tribune le think tank "L’avenir n’attend pas". La CRC note également un problème avec le personnel communal, la plupart des cadres recrutés par contrat n’ayant aucune expérience de la gestion locale.

Pis : selon cette même source, "la trésorerie de la commune est largement assurée par les usagers de l'eau, qui ont eu à supporter une hausse brutale des tarifs en 1997". La CRC évoque une "augmentation du m3 d'eau de 20% de 1997 à 1998, passant de 2,4 euros à 3 euros :

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Cette augmentation, par sa brutalité, n'est pas de saine gestion et fait reposer sur l'usager de l'eau une charge financière qui a profité au budget général.

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Le prix de l’eau n’avait réellement baissé qu’à partir de 2001 – année de l’élection municipale.

Enfin, la CRC pointe du doigt un "budget difficile à équilibrer, au prix d’opérations financières coûteuses". De fait, la municipalité a mené des opérations comptables pour reporter le remboursement de la dette d’une année sur l’autre. "Si ce réaménagement conduit à réduire l'annuité de remboursement des années 2001 à 2007, et en particulier au cours des trois premières années, l'augmentation de l'annuité de 2008 à 2016 aboutit à un surcoût, non actualisé, de 6,8 millions d'euros.

Pas sûr que ces éléments concordent avec cette idée d’une "gestion triple A" de Vitrolles vantée par Bruno Mégret.

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