Le bureau du Sénat refuse la création d'un groupe d'amitié France-Qatar

Publié à 14h36, le 28 janvier 2015 , Modifié à 15h21, le 28 janvier 2015

Le bureau du Sénat refuse la création d'un groupe d'amitié France-Qatar
Le sénateur UMP Pierre Charon, qui souhaitait la création du groupe d'amitié France-Qatar à la chambre haute © FRED DUFOUR / AFP

UN COUP DANS L'EAU - L'initiative avait fait polémique, mais le groupe d'amitié France-Qatar au Sénat ne verra finalement pas le jour. Le Bureau de la chambre haute a refusé, mercredi 28 février, la création de cette instance.

La création de ce groupe d'amitié était inscrite à l'ordre du jour de la réunion du bureau du Sénat, organe directeur de la chambre. "Cette demande n'a pas été approuvée", peut-on lire dans le compte-rendu de cette réunion.

Plusieurs voix de poids avaient manifesté leur hostilité à cette idée, à l'instar du chef de file des sénateurs UMP Bruno Retailleau ou du président UMP du Sénat, Gérard Larcher. Une initiative d'autant plus décriée qu'un certain nombre de ténors de l'UMP, comme François Fillon ou Bruno Le Maire, demandaient dans le même temps une révision des relations diplomatiques de la France avec certains pays du Golfe, et notamment le Qatar, accusés sans preuve formelle de financer le terrorisme.

Ce groupe d'amitié existe déjà plus ou moins, par le biais du groupe d'amitié "France-Arabie Saoudite-Pays du Golfe", présidé par la sénatrice UDI Nathalie Goulet. Le Qatar dispose en effet, à l'intérieur de cette instance, d'une présidence déléguée assurée par le sénateur UMP Pierre Charon, proche de Nicolas Sarkozy. C'est ce dernier qui avait avancé l'idée d'un groupe spécifique au Qatar, indépendant et dissocié de ce groupe régional. Chose qui existe déjà à l'Assemblée nationale.

Auprès de L'Opinion mardi 27 janvier, Pierre Charon se rangeait derrière cette décision négative du Bureau. Il expliquait néanmoins s'être "mis d'accord avec Gérard Larcher" et vouloir "procéder en deux temps" pour voir son projet aboutir :

Depuis des années, l'Arabie Saoudite et le Qatar ne voulaient plus être ensemble. Nous voulions donc mettre en place le même schéma qu'à l'Assemblée. En raison du contexte, ce n'est pas possible. Nous procéderons donc en deux temps. Je me suis mis d'accord avec Gérard Larcher. En attendant, je reste au sein du groupe d'amitié régional président délégué en charge des relations avec le Qatar.

Joint par Le Lab mardi, le sénateur UMP Christian Cambon, membre de la délégation du Bureau chargée des "activités internationales et groupes d'amitié", ne voyait pourtant pas de problème majeur :

Eu égard au rôle de la France dans cette région, ce n'était pas choquant. Le Parlement établit des relations parlementaires avec toutes les assemblées démocratiques du monde. 

Nathalie Goulet non plus n'y était pas opposée. Elle expliquait au Lab :

J'avais indiqué à Gérard Larcher que j'avais quelques réserves sur l'opportunité de la création de ce groupe, mais que sur le fond je ne m'y opposerais pas.

D'autres voix ont semble-t-il prévalu.

Du rab sur le Lab

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