Le coup de fil de Morelle à son cireur

Publié à 21h33, le 17 avril 2014 , Modifié à 06h24, le 18 avril 2014

Le coup de fil de Morelle à son cireur
Aquilino Morelle (Maxppp)

VICTIME COLLATÉRALE - C'est l'histoire d'un cireur de souliers qui se retrouve au milieu d'une polémique concernant un influent client. Un cireur de souliers, nommé David Ysebaert, qui a reçu un coup de téléphone musclé de son client, le conseiller politique de François Hollande, ce jeudi 17 avril, comme le confirme au Lab l'entourage d'Aquilino Morelle.

Le nom de David Ysebaert apparaît dès la première phrase d'une enquête fouillée de Mediapart. Le site d'investigation détaille comment le cireur de souliers a rencontré le conseiller du président, au Bon Marché, dans le VIIème arrondissement. Comment il se rend désormais tous les deux mois à l'Élysée. Et comment, en mars 2013, Aquilino Morelle a "fait privatiser un salon de l’hôtel Marigny afin de se faire cirer les chaussures seul au milieu de cette pièce toute en dorures".

David Ysebaert assure à Mediapart que le chef du pôle communication de l'Élysée aurait "trente paire de souliers de luxe faits sur mesure, pour son pied qui a une forme particulière. Des Davison, des Weston".

Comme le confirme au Lab l'entourage d'Aquilino Morelle, le conseiller de François Hollande a téléphoné à son cireur de souliers, en milieu d'après-midi, ce jeudi, suite à la reprise médiatique massive de l'article de Mediapart :

L'objectif était simplement de lui demander d'éviter de divulguer de fausses informations : comme cette histoire des 30 paires de chaussures...

Joint par le Lab, le cireur de souliers précise que ce n'est pas Aquilino Morelle qui est à l'origine de cet appel : "c'est moi qui l'ai appelé, il m'a rappelé ensuite".

Témoignant sur I>Télé,  David Ysebaert indique lui aussi, à sa façon, que l'entretien a été musclé :

J'ai eu monsieur Morelle au téléphone, c'est parti en live. C'est là qu'il m'a dit : "ça va mal se finir".

Un son isolé par le Lab :


Également interrogé par LePoint.fr, le cireur de souliers, tout triste d'avoir "perdu un client", se dit même menacé :

L'Élysée m'a dit que je risquais d'être placé sur écoute.

Une version que dément catégoriquement l'entourage d'Aquilino Morelle au Lab en début de soirée :

Il n'y a eu strictement aucune menace à son encontre. L'hypothèse d'une menace de mise sur écoutes est totalement grotesque. Tout cela est affligeant.

Interrogé sur ce point par le Lab, David Ysebaert change de version : "Il ne m'a pas parlé d'écoutes".

A lire aussi sur le Lab :

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