Le vote du programme de stabilité est "consultatif". Mais, prévient Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, la portée politique est forte. Pas uniquement symbolique. Alors que les relations sont compliquées entre le gouvernement et une partie de sa majorité concernant le plan d’économies annoncé par Manuel Valls, Michel Sapin a dit niet aux députés PS récalcitrants qui voulaient des assouplissements sur les petites retraites ou sur le gel de l’indice des fonctionnaires.
Parmi les meneurs de la "fronde", le député PS Laurent Baumel. Cet élu, remonté par la rigueur du gouvernement, annonce ce mercredi 23 avril, après avoir assisté à l’audition du ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, devant la commission des Finances de l’Assemblée, qu’il ne votera pas le programme de stabilité, soumis au vote du Parlement le 29 avril. "On a l’impression que les élections municipales n’ont rien changé. La politique annoncée ce matin est exactement celle que le président de la République avait annoncée dans sa conférence de presse du 14 janvier", explique-t-il sur BFM TV ce 23 avril.
Un vote négatif qu’il justifie par le manque "d’inflexion sérieuse de la politique budgétaire" du gouvernement.
Audition de M.Sapin.Pas d'inflexion sérieuse de la pol budg.La déroute des municipales n'a servi à rien.Cette fois je ne vote pas #directAN
— Laurent Baumel (@laurentbaumel) 23 Avril 2014
Mécontentement face au surplace de l'exécutif que rapporte également un autre déptué de l'aile gauche du PS, Pouria Amirshahi :
L'exécutif persévère seul dans des choix insupportables…Absence des citoyens. Effacement démocratique. Triste et grise vision de la France.
— Pouria Amirshahi (@PouriaAmirshahi) 23 Avril 2014
Interrogé par BFM TV pour expliquer son choix de ne pas voter le programme de stabilité proposé par le gouvernement de Manuel Valls, Laurent Baumel développe, face à l’inflexibilité du ministre face aux contre-propositions des députés socialistes :
"Non seulement les gens qui avaient fait des propositions d’inflexion un peu plus sérieuses au lendemain des municipales n’ont pas été entendus mais j’ai le sentiment que les députés plus modérés qui sont allés hier demander des atténuations marginales sur le plan de rigueur n’ont finalement pas non plus beaucoup de réponses ce matin.
"
Vote contre ou abstention ? Il n'a pas encore pris sa décision mais assure attendre encore des inflexions. "Le Président de la République et le Premier ministre ont jusqu'au mardi 29 pour éventuellement faire bouger le texte qui nous est proposé et montrer que le dialogue avec les parlementaires produit des effets réels et n'est pas simplement une mises en scène", indique-t-il encore, précisant qu'il s'agissait là d'un "choix de conviction" lui permettant de "regarder ses électeurs en face".
[Edit] Après Pouria Amirshahi et Laurent Baumel, un troisième "frondeur" annonce qu'il ne votera pas le programme de stabilité : l'aubryste Christian Paul.