Le Parisien révèle ce 15 avril une note interne au commissariat du 6e arrondissement parisien, dans laquelle il est demandé aux officiers de police de "localiser les familles roms" et de les "évincer". Une note illégale puisqu'il est interdit de cibler une population sur des critères ethniques mais aussi de vouloir "faire le vide" dans un quartier, explique un juge à l'hebdomadaire.
On peut notamment y lire :
"Il a lieu dès à présent, et ce jusqu'à nouvel ordre (...) de localiser sur l'ensemble de la circonscription du 6e arrondissement les familles roms vivant dans la rue et des les évincer systématiquement.
"
Si la préfecture de police de Paris parle d'une "facilité de langage malheureuse" dans la rédaction de cette note et assure qu'il s'agit d'une simple "opération de recensement" auprès du Parisien, le maire UMP Jean-Pierre Lecoq, réélu en avril après vingt ans de mandat, déclare quant à lui qu'il n'est "pas choqué" par le ton de cette consigne :
"On joue sur les mots. Ce qui me choque, c'est de voir des familles de Roms dans la rue avec des enfants en bas âge. Ce n'est pas acceptable sur le plan humain et social. (...) Ils cachent des matelas dans les bosquets. Les familles ont triplé. C'est un vrai problème."
"
C'est après l'alerte lancée par Jean-Pierre Lecoq au préfet que ces consignes ont été données, explique encore Le Parisien, même si la préfecture insiste sur la "vocation sociale" de la démarche. La note parle bien quant à elle "d'éviction systématique".