Le numéro d’équilibriste de Jean-Pierre Raffarin qui cajole tout à la fois Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Et se voit luthier

Publié à 11h42, le 08 décembre 2014 , Modifié à 11h42, le 08 décembre 2014

Le numéro d’équilibriste de Jean-Pierre Raffarin qui cajole tout à la fois Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Et se voit luthier
Jean-Pierre Raffarin. © Maxppp.

"Alors où suis-je ?" C’est la question ironique que pose Jean-Pierre Raffarin, ce lundi 8 décembre, sur son blog . Une question d’actualité après ses déclarations dans Le Monde disant que "la ligne politique" d’Alain Juppé était également la sienne. Suffisant pour être catalogué. "Il faut bien nous placer dans des cases", déplore-t-il.

Alors, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac tente de répondre à cette épineuse question : où se situe-t-il sur l’échiquier de l’UMP ? Où se place-t-il entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en vue de la future primaire ? Avec doigté, le sénateur de la Vienne tente l’équilibrisme et cajole tant l’ancien Premier ministre que l’ancien chef de l’Etat. Sans cacher pour autant in fine une proximité certaine avec le maire de Bordeaux.

Résumons donc ce que celui qui briguait la présidence du Sénat dit de l’un et l’autre des challengers pour la primaire UMP de 2016.

>> Sur Nicolas Sarkozy : "Homme de droite" Vs "centriste" 

D’emblée, Jean-Pierre Raffarin avoue "reconnaître particulièrement les aptitudes exceptionnelles de leadership de Nicolas Sarkozy" qu’il estime avoir "l’autorité, l’énergie et l’imagination pour gouverner". Il ajoute :

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Sa puissance internationale est à prendre en compte.

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Rappelant qu’il a "toujours été là" dans "les circonstances difficiles", "JPR" confie qu’aujourd’hui leur relation est "apaisée et confiante". Et ce même s’ils n’ont pas "la même histoire politique" et qu’ils proviennent "de familles politiques et de territoires différents". Il écrit :

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C’est un Homme de droite, je reste "centriste, libéral, européen".

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Quant à leurs divergences, Jean-Pierre Raffarin rappelle qu’ils s’opposent sur "la lecture de la Ve République" :

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Je suis favorable à une fonction présidentielle moins exposée qui privilégie le rassemblement sur le clivage. Cela implique un Premier ministre de plein exercice.

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>> Sur Alain Juppé : "le plus giscardien des gaullistes"

En creux, Jean-Pierre Raffarin se montre plus bienveillant encore avec Alain Juppé, avec qui il a "toujours travaillé en confiance et de manière sereine". Et même plus. Membre du gouvernement Juppé en 1995, il dit avoir été "un ministre heureux" de ce chef de gouvernement qu’il qualifie de "plus giscardien des gaullistes". Il poursuit :

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C’est d’évidence un homme d’État.

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"JPR" va plus loin encore, assurant à qui veut l’entendre, et le lire, qu’il n’a presque jamais cessé d’être juppéiste en somme. "Je confirme que la ligne politique d’Alain Juppé est aussi la mienne, celle de l’alliance de la droite et du centre. Je deviens Juppéiste. Ce que je n’ai jamais cessé d’être", écrit-il avant d’insister, plus loin :

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La ligne politique d’Alain Juppé, ligne de rassemblement de la droite et du centre a toujours été la mienne et je la soutiendrai mordicus.

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>> Son rôle ? "Luthier pour ajuster les accords"

Pour autant, même si sa préférence pourrait transparaitre, Jean-Pierre Raffarin affirme que, "aujourd’hui", il ne veut "pas choisir (son) candidat pour 2017", préférant attendre le débat de la primaire. Il estime néanmoins, afin de ménager les susceptibilités et de ne pas insulter l’avenir, que les deux hommes "ont la dimension de la fonction". "J’aime le leadership de l’un, j’approuve la ligne de l’autre", dit-il toujours dans cet entre-deux.

Et de conclure d’une métaphore :

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Mon rôle ? Dans ce concert je ne souhaite être ni joueur ni interprète mais peut être luthier pour ajuster les accords.

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