C’est un revirement qui passe mal. Chez les écologistes tout du moins. Le 27 novembre 2014, lors de la conférence environnementale, François Hollande avait fait une annonce climatique d’importance pour les verts : supprimer les crédits à l’exportation "accordés aux pays en développement dès lors qu’il y a utilisation du charbon". "Début janvier, ça sent déjà fort le roussi" , écrit Politis qui rapporte que le document préparatoire à la position de l’Union européenne, que la France devait pousser à aller dans son sens, atténuait déjà fortement l’annonce de François Hollande.
Ce qui n’a pas échappé aux écologistes français à l’aube de cette année qui doit s’achever par une grande conférence internationale sur l’environnement à Paris (COP21). Dans un communiqué de presse publié ce samedi 24 janvier, EELV s’inquiète que le chef de l’Etat revienne "sur un de ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique". Et ajoute :
"Le tournant écologique que devait prendre 2015 commence mal.
"
Ce revirement qui s’esquisse "révèle un manque de volonté de la France de s’engager de manière courageuse dans la voie du règlement de la question climatique", poursuivent les porte-parole nationaux du parti dirigé par Emmanuelle Cosse, Sandrine Rousseau et Julien Bayou.
Pour ce dernier, "le manque de courage politique français peut provoquer un effet papillon, un effet en chaîne tout à fait dommageable à la limitation du dérèglement climatique", déplore-t-il avant de s’interroger :
"Comment convaincre les autres pays quand nous-mêmes nous ne sommes pas exemplaires ?
"
Enfin, "EELV demande à ce que l’on revienne à la mesure de bon sens annoncée lors de la conférence environnementale", conclut le communiqué. Après les déclarations de Ségolène Royal sur le nucléaire, ce recul est un caillou de plus dans les relations entre François Hollande et les écologistes.