SYMBOLE - Le message est clair, indiqué dans l’adresse où se déroule, dimanche 25 mai, la soirée post-électorale du Front national. Marine Le Pen, Aymeric Chauprade, tête de liste FN en Île-de-France, Marion Maréchal Le Pen et des dizaines de militants se retrouvent à l’Élysée Lounge, un club situé dans le 8ème arrondissement de Paris, à 10 mètres, à peine, du ministère de l’Intérieur, à 50, pas plus de l’Elysée.
Vous pouvez juger de la proximité physique des frontistes avec les hautes instances du pouvoir exécutif en image :
À l’intérieur, l’ambiance est à l’euphorie. Les militants commentent les résultats. "C’est l’implosion de l’UMP, et l’implosion de l’UMP, c’est la meilleure chance de Sarko", résume l’un d’eux. Des drapeaux tricolores sont dispersés dans la salle. Sur un écran de télévision apparaît Harlem Désir, secrétaire d’État aux Affaires européennes et ancien premier secrétaire du Parti socialiste. "Ah, ils nous ont fait un de ces pubs", jubile une sympathisante. "C’est un moment historique", abonde un autre. En fond sonore résonne le tube de Patrick Hernandez, Born to Be Alive.
Au micro, Aymeric Chauprade savoure. Avec 17% des suffrages, la liste qu’il menait est derrière l’UMP, à 21%. Dans un court discours, il voit dans ces résultats aux européennes un avant-goût de 2017. Automatiquement, des "Marine présidente !" s’élèvent de l’assemblée.
La présidente du FN est, elle, dans le carré VIP de l’Élysée Lounge. À l’abri derrière de fin rideaux belges, elle jubile, une cigarette électronique à la main en guise de cigare de victoire. Marine Le Pen sourit et salue les quelques militants qui ont pu passer le cordon de sécurité et venir la saluer.
Dans la salle bondée de militants et journalistes, devant les caméras de TV Libertés, Marion Maréchal Le Pen essaye quand même de ne pas pavoiser :
"Ça ne présage en rien les résultats de la présidentielle.
"
Elle est bien la seule à tenir cette position. Elle rejoint sa tante, un verre de jus d’orange à la main. Les autres préfèrent le champagne ou le vin. De part et d’autres, les sourires s’affichent. Un peu plus tôt, Bruno Gollnisch confiait au Lab que ces résultats étaient "du même acabit que le 21 avril" 2002, le jour où Jean-Marie Le Pen parvint au second tour de l’élection présidentielle. Le président d’honneur du FN est d’ailleurs absent de l’Élysée Lounge.
Il est un peu moins de 23h30 quand les journalistes sont gentiment priés de dégager : la nuit se passe entre frontistes.
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