SÉMANTIQUE - A Marseille, la course à la municipale se polarise en un duel entre le maire sortant, Jean-Claude Gaudin, et son principal adversaire le socialiste Patrick Mennucci. Les deux étaients invités de matinales ce mardi 25 février.
Et pour délégitimer l'autre, ils utilisent la même méthode : accuser son adversaire d'avoir un directeur de campagne fantôme.
- François Hollande, directeur de campagne de Patrick Mennucci
C'est l'accusation portée par Jean-Claude Gaudin. Selon le maire de Marseille, c'est le président de la République qui est à la baguette derrière la campagne du candidat socialiste. Il compose les listes et veut la tête du sénateur-maire, selon sa version, expliquée sur i>Télé.
"C'est véritablement scandaleux que le président s'occupe de faire la liste à Marseille", lache-t-il en référence aux rendez-vous qu'a pu avoir le chef de l'Etat avec Pape Diouf ou avec les représentants du MoDem à Marseille.
Si des ministres viennent soutenir le candidat socialiste, il n'y a rien à dire. Que le président de la République lui-même devienne le directeur de campagne de monsieur Mennucci, veuille constituer ses listes, appelle les uns et les autres -qui n'ont d'ailleurs pas la délicatesse de tenir secrètes leurs conversations avec le président.
Puis s'agace :
Il veut quoi ? Il veut mon scalp le président de la République ? Ce n'est pas lui qui décide là. Ce sont les marseillaises et les marseillais.
Et Jean-Claude Gaudin imagine une situation semblable sous Nicolas Sarkozy et s'en prend au traîtement médiatique des présidents de la République :
Si Nicolas Sarkozy avait osé le faire, tous les médias de la création s'en seraient emparés. Vous n'avez jamais été tendres avec le Sarko.
- Derrière Jean-Claude Gaudin, Force ouvrière
Du côté de Patrick Mennucci, même procédé : le directeur de campagne du maire de la ville est … le représentant du syndicat Force ouvrière des fonctionnaires territoriaux.
Il considère qu'il existe à la municipalité un "joug" sous lequel se trouve les fonctionnaires, tenu par le syndicat FO.
Je me suis engagé à mettre un terme à ces pratiques du parti-fini, qui font que des salariés qui sont sous le joug du syndicat des territoriaux Force ouvrière.
Vous savez, le directeur de campagne c'est le secrétaire du syndicat des territoriaux Force ouvrière. C'est lui qui décide qui on met sur les listes, c'est lui qui décide ce qu'on dit contre moi. Ils veulent garder leurs privilèges.
Et rappelle un épisode de la vie politique marseillaise :
Les gens de FO ont donné à Jean-Claude Gaudin une carte d'honneur. Cette organisation créé une confusion.
Ce syndicat est ultradominant à la mairie et à la communauté urbaine de Marseille, a tel point que Patrick Mennucci parle régulièrement de "cogestion" avec la majorité UMP.