PATATRAS – Elle restait un peu en réserve, depuis l’Hôtel de ville de Lille, refusant de commenter la politique gouvernementale. Et puis il y a eu un vote, très tôt, ce vendredi 18 juillet à l’Assemblée : les députés ont adopté la nouvelle carte à 13 régions proposée par les socialistes, une carte qui inclut la fusion des régions Picardie et Nord-pas-de-Calais, ce à quoi elle s'oppose.
Pire : son propre camp lui a infligé un gros camouflet. Seulement trois socialistes ou apparentés ont voté pour le sous-amendement rejetant la fusion Picardie / Nord-pas-de-Calais.
Du coup, vendredi 18 juillet, à 16h30, Martine Aubry est sortie de sa réserve. Se disant "en colère contre la réforme", elle a dénoncé, selon plusieurs journalistes présents sur place (voir ici ou ici) la nouvelle carte adoptée par les députés :
"J’ai défendu chez le Premier ministre le fait que la Picardie devait rester seule le temps que l'on puisse se préparer. Et puis mardi dernier, patatras. Je n’ai jamais vu ça, ni sur le plan républicain, ni sur le plan démocratique.
"
Allez hop, après s’être tu pendant deux ans, Martine Aury s'est lâchée et a envoyé un joli scud en direction de l’exécutif :
"Il n'est pas trop tard pour réussir le quinquennat. […] Si, depuis deux ans, on avait eu plus de vision et de méthode on aurait eu moins de problème.
"
C’est dit, sans ambages. Du coup, pour tempérer, la maire de Lille s’excuse d’être "un peu désagréable". Et elle rassure : "Je ne fais pas de chantage. On ne va pas mettre de bonnets rouges." D'ailleurs, son rôle, elle le dit : c'est d'être maire de Lille. Sauf que, maintenant qu'elle a repris la parole, on peut parier qu'elle va la garder.