En tant qu'ancien président de la République, et comme ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy bénéficie d'un certain nombre d'avantages conséquents. Jusqu'ici, le détail de ce que l'État fournissait aux ex-chefs de l'État restait confidentiel. Mediapart publie vendredi 16 janvier la totalité des moyens mis à la disposition de Nicolas Sarkozy, documents à l'appui.
Déménagement, mobilier, coffres-forts, matériel informatique, loyer et entretien... Au total et depuis mai 2012, le montant de ces avantages dont Nicolas Sarkozy bénéficie pour ses bureaux de la rue de Miromesnil "dépasse ainsi les 570.000 euros", selon Mediapart. Ce à quoi il faut notamment ajouter le salaire de ses collaborateurs (cinq fonctionnaires de l'État et cinq conseillers contractuels) : "660.000 euros net par an", d'après le site d'information. Qui écrit :
"En extrapolant sur deux ans et demi, on peut estimer qu'environ 1,6 million d'euros a ainsi été encaissé par la fine équipe (avec un coût encore plus lourd pour l'État, qui assume toutes les charges sociales).
"
La question de la pertinence de ces aides, au regard du statut parallèle de président de l'UMP de Nicolas Sarkozy, se pose selon Raymond Avrillier. Ces documents, c'est lui, militant écologiste et ancien conseiller municipal de Grenoble, qui les a obtenus des services de Matignon. S'il juge "raisonnable" de fournir à Nicolas Sarkozy ses "moyens de protection, dont la voiture peut faire partie", ainsi qu'"une ou deux secrétaires pour répondre au courrier", il estime en revanche que "pour le reste, depuis qu'il a été élu président de l'UMP, la question se pose de l'usage de cet argent public à des fins politiques."
Il estime notamment qu'une partie de ces avantages devrait être comptabilisée "dans les recettes du parti" et compte alerter la Commission nationale des financements politiques (CNCCFP).
Hors de question, répond en substance à MediapartVéronique Waché, conseillère communication de l'ancien chef de l'État :
"Il reste ancien président. [...] Il travaille trois jours par semaine à l'UMP et deux jours rue de Miromesnil, où sont organisés des rendez-vous non politiques avec des personnalités diplomatiques ou de la société civile, qui ne viennent pas voir le président de l'UMP mais l'ancien chef d'État.
"
"Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïtés", l'organisation a été "doublée" (un directeur de cabinet de chaque côté, deux secrétariats, etc.), ajoute-t-elle.
Ces avantages sont dus aux anciens présidents de la République depuis 1985 et une décision du Premier ministre socialiste d'alors, Laurent Fabius.