INSTRUMENTALISATION - "C’est une tache indélébile sur l’action du gouvernement." Sur France Info, ce mardi 28 octobre, Cécile Duflot a réagi avec émotion au décès de Rémi Fraisse. Comme tous les écolos présents sur les ondes. Pour José Bové, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a agi avec "provocation" et lui demande de s’expliquer.
"La mort d'un jeune garçon est un drame", a répondu mardi matin Bernard Cazeneuve, adressant aux proches du manifestant Rémi Fraisse "des sentiments et des pensées de compassion et de tristesse". Le ministre de l'Intérieur a souhaité que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Avant de dénoncer, à propos du manifestant de 21 ans mort sur le site du barrage contesté de Sivens, une "instrumentalisation politique du drame".
Des propos qui ont irrité Emmanuelle Cosse, la patronne d’Europe Ecologie-Les Verts. Elle demande ainsi à Bernard Cazeneuve de ne pas polémiquer et lance "un appel au calme" :
Qd on est ministre de l’intérieur et qu’il y a un mort, on ne polémique pas. J’en appelle au calme, à la dignité et à 1 enquête exemplaire.
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) 28 Octobre 2014
Cécile Duflot, elle, dénonce une polémique "médiocre" :
Pas une déclaration locale ou nationale des écologistes (non-violents assumés) sans condamner la violence. Minablement médiocre polémique.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 28 Octobre 2014
La secrétaire nationale d'EELV s'est aussi déclarée "scandalisée" par les propos de Bernard Cazeneuve après la mort de Rémi Fraisse, jugeant que le ministre de l'Intérieur met "en cause directement les écologistes". "Je suis scandalisée de la mise en cause directe des écologistes", a-t-elle déclaré à l'AFP en réponse au ministre qui avait "condamné" un peu plus tôt les attaques de Cécile Duflot et José Bové à l'encontre de l'action du gouvernement dans cette affaire.
Le député UMP de Paris, François Fillon, a quant à lui qualifié mardi de "drame qui ne peut être accepté" la mort du manifestant Rémi Fraisse. Mais le candidat déclaré à la présidentielle de 2017 a également pointé "une part de responsabilité" de ceux qui utilisent "la violence politique", mettant en cause "en particulier les Verts".
Ceux qui font de la violence politique une arme désormais systématique contre tous les projets d'infrastructures ont aussi leur part de responsabilité dans cette mort.