RANCUNIER – Nicolas Sarkozy est un être simple : on est avec lui ou contre lui. C’est net, concis, et facile à retenir. Et ça, Benoist Apparu, proche d’Alain Juppé, l’a bien retenu.
Ce jeudi 21 août, Le Point rapporte une anecdote du député UMP de la Marne. Voici ce que lui a dit celui qui était alors ministre de l’Intérieur :
Écoute, Benoist, quand on ne fait pas les choses avec moi, on les fait contre moi. Alors, je plante.
Pour comprendre la colère de Sarkozy, il faut remonter en l’an de grâce 2006. Nicolas Sarkozy est ministre de l’Intérieur, Benoist Apparu est directeur adjoint du cabinet de Catherine Vautrin, alors ministre déléguée à la Cohésion sociale. Un gouffre sépare les deux hommes, bientôt comblé par les envies du mentor de Benoist Apparu, Bruno Bourg-Broc, dit BBB.
En janvier, BBB est inquiet. Il est persuadé que la droite va perdre en 2007, et à la présidentielle, et aux législatives. Pour sauver son siège de député de la Marne, le maire de Châlons-en-Champagne a un plan : organiser une législative partielle qui propulserait Apparu à l’Assemblée, raconte Le Point.
Par la volonté du président Chirac, BBB est nommé délégué interministériel pour le service civique. C’est ballot, la fonction est incompatible avec la fonction de député. Qu’à cela ne tienne, Benoist Apparu peut se présenter à sa succession.
Et puis patatras. Nicolas Sarkozy n’accepte pas que l’on manœuvre dans son dos. Celui qui est alors président de l’UMP – qui doit investir Apparu pour la législative partielle – et ministre de l’Intérieur – qui doit organiser cette élection – enterre le plan de BBB.
C’est lors d’une explication entre lui et Benoist Apparu que Nicolas Sarkozy lui lance alors sa fameuse phrase "quand on ne fait pas les choses avec moi, on les fait contre moi. Alors, je plante."
Alors que l’ex-président prépare son retour, Benoist Apparu, proche d’Alain Juppé, est prévenu.