La nouvelle ligne de défense de Patrick Buisson : son dictaphone s'est lancé tout seul

Publié à 13h23, le 10 mars 2014 , Modifié à 16h46, le 11 mars 2014

La nouvelle ligne de défense de Patrick Buisson : son dictaphone s'est lancé tout seul
A l'Elysée (Reuters)

DROIT A L'OUBLI - Nicolas Sarkozy veut effacer internet - et faire payer son ancien conseiller, Patrick Buisson. L'ancien chef de l'Etat a engagé, avec son épouse Carla Bruni, une procédure d'urgence devant le Tribunal de grande instance de Paris contre le site d'information Atlantico, qui avait publié en ligne des extraits des enregistrements de Patrick Buisson, ainsi que contre son ancien conseiller.

>> Edit 16h20: le TGI de Paris rendra sa décision vendredi 14 mars

Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy demandent chacun un euro de dommages et intérêts à Atlantico, et 30.000 euros à Patrick Buisson

Le site d'information Atlantico a depuis retiré l'un des quatre enregistrement, dans un souci "d'apaisement", assurant avoir reçu "une assignation personnelle de Madame Carla Bruni-Sarkozy". Même si Atlantico défend "l'intérêt légitime de l'information du public", le site assure que Carla Bruni n'est pas une personnalité politique.

On entendait notamment dans cet extrait Nicolas Sarkozy et sa femme plaisanter sur les moyens financiers de cette dernière, avec notamment cette phrase du président de l'époque: "Voilà que je deviens riche en me mariant...".

> La défense de Patrick Buisson et les enregistrement malencontreux

Après avoir nié l'existence de ces enregistrements, après avoir assuré que Nicolas Sarkozy connaissait l'existence des enregistrements, maître Goldnadel, l'avocat de Patrick Buisson, change à nouveau de défense. Il adopte en ce 10 mars une ligne plutôt originale :

Si j'ai bien compris, le dictaphone de mon client s'allume automatiquement à la voix. Si le dictaphone s'est ouvert malencontreusement, tout le raisonnement de monsieur Malka s'effondre.

En d'autres termes, Patrick Buisson aurait enregistré les conversations "à l'insu de son plein gré", pour citer l'ancien coureur Richard Virenque.Du coup, le Lab a été voir si ce type de dictaphone existait vraiment. Et la réponse est oui.

Interrogé par le Lab à la sortie de l'audience, l'avocat de Patrick Buisson Gilles-William Goldnadel persiste et signe :

Oui, le dictaphone s'est déclenché tout seul à la voix, ce n'était pas la volonté de mon client, j'en suis sûr. Vous ne pensez quand même pas qu'il voulait espionner les graviers !

Gilles-William Goldnadel est catégorique concernant l'enregistrement diffusé par Atlantico. En revanche, comme Le Canard Enchaîné a évoqué "des centaines d'heures" d'enregistrement, quand le Lab insiste pour savoir si le dictaphone de Patrick Buisson s'est systématiquement "déclenché involontairement", son avocat se fait plus prudent : "je ne sais pas".

> La défense de la vie privée

De la vie privée, uniquement de la vie privée dans l'enregistrement diffusé par Atlantico, selon Richard Malka, avocat de Carla Bruni :

> Patrick Buisson, ce traître

Les avocats des parties civiles (Nicolas Sarkozy et Carla Bruni) assurent que Patrick Buisson a enregistré ses interlocuteurs à leur insu :

Richard Malka invente alors un terme pour qualifier la pathologie supposée de Patrick Buisson :

Puis l'avocat de Carla Bruni s'emporte légèrement, pour qualifier les actes de Patrick Buisson :

Au tour de l'avocat de Nicolas Sarkozy. Le tonitruant Thierry Herzog, qui traite d'emblée Patrick Buisson de "menteur" :

Patrick Buisson se moque des autres, méprise tous ceux qui ont été à ses côtés dont le président de la République. [...] Patrick Buisson est incapable de se comporter comme celui qui vient se repentir.

Par ailleurs, dans l'autre dossier examiné ce lundi par le TGI, et qui concerne le référé déposé contre Atlantico, contre Patrick Buisson, et contre Le Canard Enchaîné par le publicitaire Jean-Michel Goudard, la décision a été mise en délibéré au mardi 11 mars, à 10h, selon les informations de Paul Larrouturou, sur place.

Du rab sur le Lab

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