VFI - Chaque jour, Jean-Philippe Balasse fact-checke la parole publique sur Europe 1, dans sa chronique du Vrai-Faux de l’Info .
Ce jeudi 5 février, il revient sur les propos tenus la veille par Nadine Morano, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Elle affirme qu'à "chaque fois que la gauche est au pouvoir, le Front national est très fort". C'est donc faux.
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Pour le démontrer, il suffit de se pencher sur les élections de ces vingt dernières années. Les scores du FN n'ont pas grand-chose à voir avec la nature du pouvoir en place. Lors de la présidentielle de 1988, après deux ans de cohabitation avec Jacques Chirac, François Mitterrand est réélu avec 60,9% mais Jean-Marie Le Pen réalise déjà un score élevé avec 14,38%.
Même cas de figure lors de la présidentielle de 1995 où Jean-Marie Le Pen continue de grappiller des voix (15%). François Mitterrand est toujours à l'Elysée mais à Matignon c'est alors un Premier ministre de droite, Edouard Balladur, qui dirige le gouvernement. La tendance inverse s'est déjà produite lors des échéances présidentielles de 2007, au sortir de cinq ans de gouvernement de droite, le Front national est réduit à 10,44% des voix.
Alors, certes, lors des dernières élections européennes en mai 2014, le FN réalise 24,85% des suffrages et envoie la première délégation française au Parlement européen. C'est bien le PS qui dirige le gouvernement. Mais là encore, rien n’est automatique. Aux européennes de 1999, lorsque Lionel Jospin est à Matignon, le FN s'effondre à 5,69%.
Rien de systématique avec le FN si ce n'est peut-être cette vieille habitude de la droite et de la gauche de se rejeter la responsabilité en permanence.