Il a commencé par assurer qu'il ne commenterait pas le retour de Nicolas Sarkozy et son interview la veille au soir au JT de France 2. Mais, en pleine conférence de presse en compagnie de la chancelière allemande, Manuel Valls a bien répondu à l'ancien président de la République en fustigeant la "honte" évoquée par le désormais candidat à la tête de l'UMP.
En fin de conférence, un journaliste lui rappelle en effet une phrase tenue par Nicolas Sarkozy dans son interview de la veille : "J'ai un peu honte quand on demande au meilleur de la classe d'apprendre moins bien ses leçons pour que ceux qui sont derrière puissent avoir une meilleure note", et lui demande s'il "partage cette grille de lecture. La réponse de Manuel Valls fuse :
Je fais partie d'une génération qui est venue à la vie politique à la fin des années 70. Et mon engagement au sein de la gauche française s'est faite à travers des figures européennes (...). Il y avait deux grandes figures dans la social-démocratie européenne, Olof Palme et Willy Brandt et ce que j'ai retenu de cet engagement c'est que la relation franco-allemande échappait aux débats politiques médiocres. (...)
Enfin, jamais jamais - évidemment comme chef du gouvernement mais hier comme chef de l'opposition - jamais je ne dirai que j'ai honte de mon pays. Je suis un patriote, j'aime mon pays, j'en connais parfois les faiblesses, je sais qu'il faut le réformer mais j'en connais les atouts. La France est un grand pays et on ne dit jamais qu'on a honte de ce pays surtout quand on est engagé dans un tel effort de redressement.
La veille sur France 2, Nicolas Sarkozy avait déclaré à propos de la relation franco-allemande :
Ça me fait toujours un peu de peine. J’ai un peu honte, pour vous dire la vérité. Quand on demande au meilleur de la classe d’apprendre moins bien ses leçons, pour que ceux qui sont derrière puissent avoir une meilleure note. C’est pas l’idée que j’ai de la France. J’ai pas l’idée de la France d’un pays en queue de peloton. J’ai pas l’idée de la France, ne m’en voulez pas, d’un pays dont la voie serait devenue secondaire. L’Allemagne n’est pas un choix, ce n’est pas une alternative, c’est un fait. Nous devons marcher ensemble.