C'est l'un des matchs les plus observés de la capitale. Dans le 15e arrondissement, Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris, affronte Philippe Goujon, le très puissant maire et patron de la fédération UMP dans la capitale. Les deux nourrissent une certaine détestation l'un à l'autre.
Dans un mail envoyé à 16h30 le 25 mars, le service Elections de la mairie de Paris fait transférer aux 20 arrondissements de la capitale la liste des panneaux à retirer en vue du second tour. Dans le 15e arrondissement, ordre est donné de procéder au retrait des panneaux 3, 5, 6, 7. Soit les affiches de l'écologiste Jean-Luc Dumesnil, le dissident Bertrand Vialle, la candidate du Parti de gauche Françoise Giboteau, et Julien Rippert, candidat de la liste "Notre 15e".
Resteront donc les affiches d'Anne Hidalgo, de Philippe Goujon, et de Wallerrand de Saint-Just, candidat FN, et Géraldine Poirault-Gauvin, dissidente et meilleure ennemie du maire UMP. Ces deux derniers ne sont pourtant pas qualifiés pour le second tour de l'élection municipale.
Voir la liste adressée par la mairie de Paris :
Protestations du cabinet de Philippe Goujon, qui menace directement d'une plainte auprès du préfet (voir le mail ici).
Explications de la mairie de Paris, jointe par le Lab: c'est en raison de la publication tardive par la préfecture des listes définitives du second tour que cette erreur a été faite. Le bureau des élections a bien demandé le maintien du panneau du candidat FN, en vue d'une éventuelle (quoiqu'improbable) fusion de la liste frontiste avec l'UMP. Quant à l'affiche de Géraldine Poirault-Gauvin, qui n'a récolté que 4,6% des voix et n'était donc pas en capacité de fusionner ? "Une erreur", reconnaît la mairie de Paris :
Il y a eu un oubli de la personne qui a donné la consigne. C'est un oubli et une erreur de ne pas avoir mis Géraldine Poirault. Le chef du bureau des élections reconnaît que c'est une erreur d'avoir oublié Géraldine Poirault.
Écorchant au passage le nom de cette dernière (Géraldine Poirault-GAUVIN), notre interlocuteur nous explique qu'il ne faut pas voir là une manipulation politique :
Anne Hidalgo est en campagne. Elle ne s'occupe pas de ça. C'est une polémique vaine, il n'y a aucun intérêt à la mairie de laisser ces panneaux. Ce matin à 7h14, après la publication des listes définitives, une correction a été faite.
Dans la foulée, le directeur de cabinet de Bertrand Delanoë appelle le Lab pour désamorcer la polémique allumée par Philippe Goujon, et transférer un mail envoyé avant la menace de ce dernier. Un mail dans lequel l'ordre est donné de ne maintenir dans le 15e arrondissement que les panneaux de Philippe Goujon et d'Anne Hidalgo :
Le directeur de cabinet du maire de Paris se saisit donc lui-même d'une polémique naissante à propos de panneaux électoraux. La précédente affaire de consignes douteuses émises par les services de la mairie de Paris a visiblement laissé des traces.