Bachar el-Assad, Saddam Hussein, deux dictateurs qui avaient le mérite de protéger les chrétiens d'Orient et que la France n'aurait pas dû "désavouer", selon Christine Boutin. Invitée de Sud Radio ce 15 août, la présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate estime que le pays est "dans un échec politique et diplomatique énorme" car elle a "désavoué" ces dictateurs syrien et irakien :
La France se trouve dans une situation d’échec politique et diplomatique énorme. Puisque la France, au lieu de soutenir Bachar el-Assad – certes c’est un dictateur, mais c’est lui qui permettait, tout comme Saddam Hussein, aux chrétiens de vivre dans le pays – nous les avons désavoués, et nous nous sommes associés à ceux qui les désavouaient. Aujourd'hui, on est en train de se dire "mais qu'est-ce qu'on a fait ?"
La France et l'Union européenne ont soutenu les rebelles syriens de l'armée de libération de la Syrie (ASL). Le conflit avait débuté en mars 2011 par une révolte populaire réprimée dans le sang par le régime, et s'était transformé en insurrection armée. En avril, un bilan faisait état de 150.000 morts en trois ans. Saddam Hussein a quant à lui été renversé par les Etats-Unis et leurs alliés en mars 2003 après 24 ans de dictature.
Un régime qu'on ne peut changer du jour au lendemain sans dégâts, selon Christine Boutin :
Nous sommes en train de prendre une leçon. La démocratie est la plus belle des choses, c’est certain, mais on ne peut pas imposer du jour au lendemain à des peuples tenus par des dictateurs cette démocratie sans un certain temps d’apprentissage.
Plus généralement, l'ancienne ministre se dit persuadée que le djihad est aux portes de l'Europe :
- Christine Boutin : Je pense que ce qu’il se passe là-bas [en Irak, ndlr] finira par arriver sur notre territoire car nous sommes défaillants, nous sommes défaillants par rapport à nos valeurs mais ça fait bien longtemps que ça dure.
- Sud Radio : Demain les djihadistes vont envahir l’Europe ?
- Christine Boutin : Je pense que c’est une question de temps. Dans la mesure où il n’y a pas de réveil européen ni français, je pense qu’il y a un danger réel.