ZÉRO PROBLÈME - Le département de l'Essonne peut basculer à droite lors des élections départementales des 22 et 29 mars. La terre d'élection de Manuel Valls est surveillée de près. Preuve : deux meetings ce lundi 16 mars à quelques kilomètres de distance. Le premier, de gauche, affiche Emmanuelle Cosse, Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, Jérôme Guedj, président du conseil général sortant (PS) et Manuel Valls à Evry. Au même moment, l'UMP tient un meeting à Palaiseau, réunissant sur la même scène l'ancien président Nicolas Sarkozy et le candidat George Tron.
Une affiche qui pose problème à Jérôme Guedj. Invité sur Europe 1, ce lundi 16 mars, il a estimé "qu'il y a un problème éthique et moral à voir un ancien président de la République s'afficher avec Georges Tron renvoyé aux assises pour viol."
Il continue :
Si j'étais renvoyé aux assises pour pédophilie [sic], je ne serais pas devant vous ce matin, mon parti ne m'aurait pas investi. Les gens ne savent pas qu'il y a un troisième tour et que s'ils votent UMP ou UDI, ce serait Georges Tron le président du Conseil général.
L'UMP, en revanche, lors de son point presse a balayé cette question. Sébastien Huyghe, porte-parole du parti, estime que la présomption d'innocence doit jouer à plein. Et sur l'argument développé par le président sortant du conseil général sur ce qu'il en serait de sa candidature s'il était accusé de pédophilie, il ajoute :
Guedj n'est pas à une outrance près.
Ça, c'est pour la version officielle. Au Lab, une cadre de l'UMP fulmine :
Il est regrettable de constater que les accusations de viol ne sont finalement pas considérées comme suffisamment graves pour écarter la candidature d'un 'baron' local. L'argument de la présomption d'innocence tient d'autant moins qu'à l'époque il avait été limogé du gouvernement.
Le samedi 28 février, sur France 3 Ile-de-France, les deux hommes s'étaient déjà affrontés lors d'un débat. Jérôme Guedj évoquant l'accusation de viol estimait que "malheureusement, la campagne va être pervertie par cela." Réponse de l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy : "Je vous le dis très concrètement. Je suis innocent et vous êtes sale."
Opposant local, Nicolas Dupont-Aignan estimait pour sa part le 4 février que George Tron devait s'effacer. Le patron de Debout la France ajoutait : "De plus en plus de de gens en ont marre d'avoir à la tête de l'UMP dans le département un homme qui est renvoyé aux assises pour ce que l'on sait. Personne ne dit qu'il est coupable mais il devrait se mettre en retrait."